Vivre la "Pura Vida" au Costa Rica
- J'irai où tu iras
- 26 févr.
- 26 min de lecture
Avec Inès, ce voyage au Costa Rica s’est décidé un peu sur un coup de tête. Depuis plusieurs mois, l’envie de découvrir ce petit coin de paradis ne nous quittait pas, et l’occasion s’est enfin présentée en ce début de février. C’était la saison sèche là-bas, le moment idéal pour profiter des paysages luxuriants de la nature costaricienne sous son meilleur jour. Et surtout, c’était l'occasion parfaite pour fuir les températures glaciales de Washington, alors qu’une nouvelle tempête de neige hivernale se profilait. On vous retrace ici notre magnifique périple au Costa Rica, où nous avons pleinement profité des joies de la pura vida !

Samedi 8 février 2025 - 5h
C'est aux aurores que nous avons quitté ce matin-là l’aéroport de Dulles à Washington, les yeux encore embués de sommeil, mais l’excitation bien présente. Notre itinéraire nous a fait passer par l’aéroport du Salvador, où nous avons enchaîné avec un second vol pour San José, la capitale du Costa Rica. En tout, le voyage a duré près de six heures, et s'est déroulé sans encombre. Dans sa dernière partie, nous avons survolé de sublimes paysages.
À l’arrivée, une petite satisfaction nous attendait : le tampon du Costa Rica sur le passeport, qui a marqué officiellement le début de notre aventure.

Après quelques heures d'attente, nous sommes montés à bord d’un shuttle pour rejoindre notre première étape : La Fortuna, une petite ville située au pied du volcan Arenal. Nous avons parcouru des paysages à couper le souffle pendant près de 3 heures. Les routes sinueuses ont traversé des montagnes couvertes d’une végétation luxuriante, nous plongeant immédiatement dans l’ambiance du pays, régulièrement surnommé "le paradis vert". Ce trajet était d'ores et déjà un voyage dans le voyage.

À quelques kilomètres de notre destination, nous avons enfin aperçu le volcan Arenal, imposant et majestueux, même si son sommet était déjà enveloppé de nuages en cette fin d’après-midi. C’était notre premier aperçu de ce géant, qui allait marquer le début notre séjour. Du haut de ses 1 633 mètres, le volcan est visible dans toute la région. Il est le plus jeune volcan du pays, avec un âge estimé à moins de 7 500 ans. Pendant 42 ans, entre 1968 et 2010, il a aussi été le plus actif du Costa Rica.

Nous sommes arrivés à La Fortuna en fin d’après-midi et avons posé nos valises au Socialtel. L’endroit et ses extérieurs étaient paisibles, conçus pour se détendre mais aussi pour travailler, avec des espaces de coworking bien pensés. C’est d’ailleurs une tendance en plein essor ici : le Costa Rica attire de plus en plus de télétravailleurs et autres digital nomads grâce à un visa spécial de six mois. Mais pour nous, pas question de bosser, juste de profiter !
Nous avons trinqué à notre arrivée avec un jus de fruits frais offert par l’hôtel, au bord de la piscine, en savourant le calme des lieux et en admirant les belles fleurs tropicales (gingembre rouge, rose de porcelaine, balisier perroquet...) qui nous entouraient.

Après avoir dîné à l’hôtel, nous sommes partis flâner dans les rues animées du centre de La Fortuna, concentrées autour d'un parc central. L’ambiance était chaleureuse, et nous avons eu un coup de cœur pour de petites boutiques de souvenirs locaux. Downtown La Fortuna Boutique Hotel, Wandering et Lava Collective ont tout de suite attiré notre attention avec leurs créations artisanales et artistiques colorées et originales ! Une belle manière de clôturer cette première journée du voyage.
Dimanche 9 février 2025 - 7h
Nous avons été réveillés par le doux chant des oiseaux, une façon bien plus agréable de commencer la journée qu’avec une alarme ! Nous avons pu profiter d’un petit-déjeuner au bord de la piscine, rempli de délicieux fruits frais.
Une fois rassasiés, nous avons pris la route pour la réserve Mirador El Silencio, située à une vingtaine de minutes de La Fortuna. Cette réserve privée fait partie des quelques espaces protégés qui entourent le volcan Arenal, offrant aux visiteurs la possibilité de randonner au cœur d’une nature préservée. Celle du Mirador El Silencio est moins fréquentée que d’autres parcs de la région, ce qui en fait un lieu paisible et authentique. En plus de ses sentiers qui serpentent à travers la forêt tropicale, la réserve conserve des zones marquées par l’histoire volcanique du pays, notamment avec des champs de lave issus de l’éruption de 1968.
En quittant La Fortuna, nous espérions apercevoir le volcan Arenal, mais il était totalement caché par une épaisse couche de nuages. Ce phénomène est très courant dans la région, le volcan créant son propre microclimat avec une humidité constante qui favorise la formation de brumes et de couvertures nuageuses. C’était plutôt frustrant, et on se demandait si nous allions finir par l’apercevoir correctement au cours du voyage.
À notre arrivée à la réserve, nous avons commencé notre balade sur le sentier Tabacón, une magnifique promenade au cœur de la forêt tropicale. Il n’y avait presque personne, et nous avons marché en profitant du simple bruit de la nature. Quelques oiseaux traversaient notre chemin, et nous avancions sous la canopée dense, émerveillés par la richesse de la végétation. Après un moment, le sentier s’est ouvert sur un point de vue dégagé, offrant un panorama lointain sur le lac Arenal, que nous devions traverser le lendemain. Le volcan, lui, restait en partie caché, avec seulement ses flancs visibles. Le sommet, toujours enveloppé de nuages, nous privait d’un spectacle plus net, mais le paysage restait fascinant.
Tout au long de notre marche, nous avons croisé une incroyable diversité de plantes et de fleurs, dont des fruits de palmiers pêche ou des balisiers pendula, une plante tropicale qui attire les colibris.
Puis, après avoir bouclé notre promenade sur le sentier Tabacón, nous avons emprunté le sentier Lava 1968, fruit de l’éruption du volcan Arenal qui s'est produite cette année-là. Ce sentier est tout particulier, car il traverse des champs de lave solidifiée, témoins de l’une des éruptions les plus marquantes du Costa Rica. Elle a affecté plus de 230 kilomètres carrés de terres, tué 87 personnes, et détruit trois villages. Le volcan Arenal, comme beaucoup d’autres dans le pays, appartient à la chaîne volcanique du Pacifique, qui s’étend du sud du Mexique au Panama, formant l’une des régions les plus actives du globe.
Nous avons marché entre ces formations rocheuses sombres et une végétation qui avait repris ses droits avec le temps. Parmi les plantes que nous avons croisées, il y avait notamment différentes espèces d'orchidées, dont celles "drapeau espagnol", éclatantes de couleurs. Le chemin montait progressivement, et nous avons dû gravir certaines coulées de lave séchée, ce qui rendait la randonnée encore plus intense.
Après avoir terminé le sentier Lava 1968 et admiré ses nombreux points de vue sur le volcan, nous avons poursuivi jusqu’au Lago Verde, un petit lac recouvert d'algues vertes, niché au sein de la réserve. Le plan d’eau offrait encore une nouvelle perspective sur le volcan Arenal, et nous avons profité du calme du lieu avant de revenir vers l’entrée.
Une légère averse tropicale nous a accompagné sur le chemin du retour. Au bord de la route, nous avons même croisé l'un des serpents venimeux les plus dangereux de la région : un fer-de-lance centro-américain ! Il était très bien camouflé dans les feuilles. En plus inoffensif et mignon, nous avons aussi vu un sucrier à ventre jaune. Cet oiseau adore se nourrir du nectar des fleurs, comme celles du porterweed, la fleur violette sur laquelle il était posé.
Nous avons adoré notre matinée paisible dans la réserve Mirador El Silencio, où nous avons croisé peu de touristes, découvert une nature préservée, et profité d'impressionnants points de vue sur le volcan Arenal. Même si ce dernier n'était pas pleinement découvert, la brume qui entourait son sommet apportait une touche mystique à ce paysage à couper le souffle.
Pour le déjeuner, nous nous sommes arrêtés dans un soda au bord de la route. Au Costa Rica, les sodas sont de petits restaurants locaux et familiaux, souvent en plein air, où l’on sert une cuisine simple et typique du pays, à des prix abordables. Le Soda Buena Vista nous a laissé un excellent souvenir. Nous avons commandé un jus de fruit de la passion fait maison, probablement le meilleur du séjour, tellement délicieux que nous nous en sommes resservis. Côté assiette, nous avons dégusté de délicieux empanadas au poulet avec une pâte de maïs, ainsi qu’un plat traditionnel costaricien composé de riz, de bœuf, de frites et de banane plantain.
L’après-midi a été placé sous le signe de la détente. Nous avons passé plusieurs heures dans des sources d’eau chaude naturelles alimentées par l’activité volcanique de l’Arenal. Celles que nous avons choisies, les sources de Titokú, doivent leur nom à un mot indigène signifiant eau des dieux. Ce complexe compte huit bassins, organisés de manière à ce que le plus chaud soit en haut et le plus froid en bas, avec des températures variant entre 37 et 42 degrés. Bien que les installations aient été aménagées, l’eau provient bel et bien de sources naturelles, et l’endroit est entouré d’une sublime végétation luxuriante et aux couleurs vives, avec du gingembre rouge ou de la plante ti hawaïenne par exemple. Contrairement aux sources thermales plus populaires et très fréquentées de la région, celles-ci étaient plus confidentielles. Nous avions presque les bassins pour nous seuls, ce qui a rendu ce moment encore plus agréable. Le soleil brillait, l’eau chaude était relaxante, et c’était une façon idéale de profiter du volcan autrement, après une matinée de marche.
En fin d’après-midi, nous sommes retournés à La Fortuna, où le ciel était enfin dégagé. Pour la première fois, nous avons pu admirer clairement le volcan Arenal, parfaitement aligné avec l’église et le parc central, créant une perspective magnifique en forme de triangle.
Pour le goûter, nous avons fait une pause gourmande au Chocolate Fusión, un café-glacier-chocolatier du centre-ville. Nous avons goûté à de succulents chocolats artisanaux aux saveurs fruitées, notamment à la framboise, à la goyave et au fruit de la passion. L’ambiance chaleureuse du lieu nous a immédiatement plu, et cette pause sucrée nous a fait beaucoup de bien.
Alors qu'Inès profitait d'un massage, j'ai pour ma part terminé l’après-midi au bord de la piscine de notre hôtel.

Le soir, nous avons dîné à deux pas de notre hébergement, au Soda El Río. Curieux de goûter de nouvelles saveurs, nous avons testé d'autres jus de fruits frais locaux ("batidos") : le jus de cas et le jus de chan. Le premier avait une saveur acidulée, tandis que le second était préparé avec des graines de chan qui gonflent dans l’eau. Pas de coup de coeur, mais découvrir des boissons locales fait partie du voyage ! Pour le repas, nous avons choisi un plat de poulet à la plancha avec des légumes et du riz. C’est là que j’ai découvert la sauce Lizano, une sauce brune légèrement sucrée et épicée, omniprésente dans la cuisine costaricienne. J’ai tellement aimé que je me suis promis d’en ramener une bouteille dans ma valise ! Dans les télévisions de la salle, le Super Bowl battait son plein.
Lundi 10 février 2025 - 6h30
Nous avons été réveillés tôt, cette fois non pas par les oiseaux, mais par une pluie tropicale qui tambourinait sur le toit de notre chambre. Le ciel couvert donnait à cette matinée une ambiance toute particulière. Notre petit-déjeuner avalé, et nos affaires récupérées, nous avons embarqué dans un shuttle qui nous a conduits jusqu’au lac Arenal.

Après une demi-heure de route, nous sommes arrivés au bord du lac, où un bateau nous attendait. La traversée a duré environ 45 minutes, dans une ambiance presque mystique. Une brume épaisse enveloppait tout le paysage, rendant le volcan Arenal invisible depuis l’eau. On savait qu’il était là, quelque part, mais il restait caché derrière ce rideau de nuages, ce qui ajoutait un côté impressionnant à la traversée.
De l’autre côté du lac, pas de véritable quai aménagé, aucun port. Nous avons débarqué sur une rive sauvage, donnant l’impression d’être des aventuriers arrivant en territoire inconnu.

De là, un second shuttle nous attendait pour nous emmener à Monteverde, une région nichée dans les hauteurs du pays. Le trajet de deux heures à travers les montagnes nous a offert des paysages à couper le souffle. La route était sinueuse et parfois chaotique, mais chaque tournant révélait une nouvelle vallée verdoyante, des collines ondulantes et des fermes isolées.
À un moment, notre chauffeur a fait un arrêt inattendu au milieu de nulle part. Il est descendu de la voiture, a poussé une clôture, et nous nous sommes retrouvés sur une colline surplombant les montagnes environnantes. Le paysage était absolument sublime. La vue s’étendait à perte de vue sur la campagne costaricienne, avec ses pâturages vallonnés et ses forêts denses. Nous sommes restés là quelques minutes à profiter du silence et de la beauté du moment.
Un peu plus loin, nous avons fait une pause au Sunset Coffee, un petit soda avec une terrasse offrant une magnifique vue sur les montagnes. Histoire de recharger les batteries, nous avons partagé une empanada au poulet, simple mais délicieuse. Ce moment de calme, face aux paysages de la région de Monteverde, était parfait avant de poursuivre notre route.
En fin de matinée, nous sommes finalement arrivés à Monteverde et avons déposé nos affaires au Socialtel, un établissement du même groupe que notre hôtel de La Fortuna. Comme son jumeau, il offrait un cadre paisible, entouré de nature, avec des espaces agréables pour se détendre.
Le midi, nous avons déjeuné dans la petite ville de Santa Elena, située à quelques minutes de l’hôtel. Notre choix s’est porté sur l'Orchid Coffee, un café-restaurant avec une jolie terrasse fleurie par des bougainvillées. J’ai opté pour une limonade à la menthe, tandis qu’Inès a choisi un jus mangue-passion-ananas. Pour le repas, nous avons savouré des rouleaux de printemps au saumon. Le cadre était agréable, mais nous avons trouvé les prix un peu trop élevés par rapport à la prestation. Malgré cela, nous nous sommes régalés.
Après le déjeuner, nous avons fait un tour dans le petit centre commercial voisin, où nous avons découvert deux jolies boutiques de souvenirs : Brillante Souvenir et Dicoma. Nous avons retrouvé des œuvres de l’artiste Holalola, dont les illustrations du Costa Rica nous avaient déjà séduits à La Fortuna.
Passage obligé ensuite dans le supermarché local, une expérience toujours intéressante à l’étranger. Entre les produits typiques et les rayons remplis de snacks inconnus et de fruits locaux, c’était un bon moyen de s’immerger encore plus dans la culture costaricienne. Et bien sûr, je n’ai pas pu résister : j’ai acheté une bouteille de sauce Lizano, découverte la veille, pour en ramener un peu avec nous.
Dans ce petit centre commercial, nous avons aussi pu admirer de superbes fresques de street art, représentant la faune et la flore de Monteverde. Un bel hommage artistique à la biodiversité de la région.
En revanche, notre visite du centre-ville de Santa Elena nous a laissés plus mitigés. Trop touristique, sans réel charme, nous avons eu du mal à y trouver l’authenticité que nous recherchions.
En fin d’après-midi, nous avons visité la ferme locale Don Juan, spécialisée dans la culture de trois produits emblématiques du Costa Rica : le café, le cacao et la canne à sucre. La visite, d’une durée de deux heures, nous a permis d’en apprendre plus sur ces productions essentielles à l’économie et à l'alimentation du pays.
La ferme s’étend sur six hectares, et sa production est principalement vendue localement. Nous avons commencé par découvrir les étapes de fabrication du cacao, depuis la cabosse jusqu’au chocolat. Nous avons goûté aux fèves fraîches, qui avaient une surprenante saveur de litchi et une texture similaire. Puis, nous avons dégusté différentes variétés de chocolat fait maison, aux arômes intenses. Inès a même mis la main à la pâte !
Nous avons ensuite exploré la culture de la canne à sucre, en goûtant son jus fraîchement extrait.
Enfin, nous avons découvert l’univers du café, un secteur clé du pays. Contrairement aux grands producteurs mondiaux qui privilégient la quantité, le Costa Rica mise avant tout sur la qualité de son café, avec des variétés haut de gamme destinées à l’exportation. Nous avons goûté plusieurs types de café, même si nous ne sommes toujours pas devenus de grands amateurs !
À la fin de la visite, nous avons craqué pour des tablettes de chocolat produites par l'exploitation. Elles nous ont accompagné tout au long de notre voyage. Nous avons aussi pu admirer, avant de rentrer, un beau coucher de soleil depuis le balcon de la ferme, avec une vue panoramique sur les plantations et les montagnes.

Le soir, nous avons dîné à l’hôtel, fatigués mais très heureux de cette journée bien remplie et riche en belles découvertes culinaires et paysages à couper le souffle. J’ai testé une recette maison de riz au pepperoni, bacon et poulet, un mélange surprenant entre influences américaines et costariciennes, mais qui s’est révélé délicieux. Nous nous sommes endormis avec le bruit du vent qui soufflait très fort. C'est un phénomène fréquent à Monteverde en raison de l’altitude.

Mardi 11 février 2025 - 6h30
Nous nous sommes réveillés tôt, une fois de plus, et avons pris un petit-déjeuner à l’hôtel avant de partir explorer la Réserve biologique de la forêt de nuages de Monteverde. Observer la faune se mérite !
Notre guide naturaliste nous a accueillis sur place en nous partageant l’histoire fascinante de cette réserve. Fondée en 1972, elle s’étend sur environ 10 500 hectares, bien que seulement 2 % de sa superficie soit accessible au public. À l’origine, une grande partie de cette terre appartenait à des familles quakers américaines qui se sont installées ici dans les années 1950, fuyant la conscription militaire pendant la guerre de Corée. Reconnaissant la richesse écologique de la région, ils ont collaboré avec des scientifiques pour préserver cet écosystème unique. Pionnière de la préservation écologique au Costa Rica, la réserve est malheureusement affectée par le changement climatique, entraînant une diminution de la couverture nuageuse et une perte de biodiversité. Par exemple, le crapaud doré, autrefois emblématique de la région, n’y a plus été observé depuis 1989.
Le Costa Rica abrite environ 5 % de la biodiversité mondiale, et la région de Monteverde en est un véritable joyau. Les forêts de nuage, comme celle de Monteverde, diffèrent des forêts tropicales humides par leur altitude élevée, généralement entre 1 000 et 3 000 mètres. Cette altitude est censée entraîner une couverture nuageuse quasi permanente, créant un environnement humide et frais distinct des forêts pluviales de basse altitude. Un phénomène de moins en moins observable dans la réserve.

À environ 1 500 mètres d’altitude, nous avons entamé notre visite en petit groupe, ce qui nous a permis de profiter pleinement des explications de notre guide. Équipé d’une lunette d’observation, il nous a aidés à repérer la faune locale. Nous avons emprunté le Sendero El Camino, où nous avons fait des rencontres fascinantes. Tout d’abord, une tarentule à genoux orange, nichée dans une petite grotte, nous a impressionnés par sa taille et ses couleurs vives. Plus loin, nous avons eu la chance d’observer une mère singe hurleur et son petit se déplaçant agilement de branche en branche, une scène touchante de la vie sauvage.
Un peu plus tard, un groupe de coatis sauvages est apparu près de nous. Ces animaux, semblables à des ratons laveurs, sont assez communs dans la région et ne semblaient pas du tout effrayés par notre présence. Leur curiosité naturelle les a poussés à s’approcher, offrant une excellente occasion de les observer de près. Notre guide nous a ensuite montré un paresseux, difficile à repérer en raison de son pelage se confondant avec les branches. Ces créatures emblématiques du Costa Rica passent la majeure partie de leur vie suspendues aux arbres, se déplaçant lentement pour économiser de l’énergie.
Nous avons ensuite emprunté le Sendero Jose Tosi, où notre guide nous a expliqué le phénomène des figuiers étrangleurs. Avec le temps, ces arbres entourent et “étranglent” leur hôte. Certains de ces arbres forment des structures creuses une fois l’hôte décomposé, et il n’est pas rare que des concours d’escalade soient organisés à l’intérieur de ces troncs.
Tout au long de notre parcours, la végétation luxuriante nous entourait, avec une multitude de plantes et de fleurs colorées. Nous avons eu la chance d’apercevoir trois nids de colibris, délicatement suspendus aux branches, témoignant de la fragilité et de la beauté de ces petits oiseaux. Avec leurs battements d’ailes rapides, ils jouent un rôle crucial en tant que pollinisateurs dans cet écosystème.
Parmi les insectes observés, une fourmi coupe-feuille parasitée par un champignon a particulièrement retenu notre attention, illustrant les interactions complexes au sein des forêts tropicales. Après environ deux heures et demie de marche passionnante, notre visite guidée s’est terminée. Cependant, désireux de prolonger l’expérience, nous avons continué à explorer la réserve par nous-mêmes. En suivant un autre sentier, nous avons remarqué un petit groupe de personnes rassemblées, observant attentivement quelque chose. En nous approchant, nous avons eu la chance inouïe d’apercevoir un quetzal resplendissant mâle, un oiseau mythique aux couleurs éclatantes, vénéré par les Mayas. Le voir dans son habitat naturel était un rêve devenu réalité, et nous avons été profondément émus par cette rencontre rare.

Poursuivant notre aventure, nous avons emprunté le Sendero Puente Wilford Guindon menant à un superbe pont suspendu rouge offrant une vue imprenable sur la canopée. Bien que l’observation de la faune sans guide soit plus ardue, nous avons tout de même aperçu un colibri en plein vol, ajoutant une touche sympathique à notre promenade.
Après cette matinée riche en découvertes naturelles, nous avons quitté la réserve avec un sentiment d’émerveillement, mais aussi d’inquiétude face aux impacts visibles du changement climatique sur cet écosystème fragile.
À la sortie, une pause s’imposait. Nous nous sommes arrêtés au Café Colibri, où, tout en dégustant des empanadas accompagnées de jus de fruits frais, nous avons pu observer de près les colibris colorés venant se nourrir aux mangeoires. Leur ballet aérien, accompagné du bourdonnement rapide de leurs ailes, était fascinant.
Sur le chemin du retour vers notre hôtel, un panneau “Attention aux coatis” a attiré notre attention, rappelant les panneaux similaires que l’on peut voir en Australie concernant les kangourous.

Après un début d’après-midi de détente bien mérité dans le jacuzzi de notre hôtel, Inès a choisi de partir pour une excursion à cheval dans les montagnes environnantes. Montant une jument nommée Bianca, elle a traversé des zones isolées, profitant de paysages à couper le souffle et d’un coucher de soleil spectaculaire.
Quant à moi, je me suis aventuré en fin d’après-midi dans une randonnée nocturne dans la forêt de la ferme Santamaria. C’est une activité très populaire à Santa Elena, car 80 % de la faune locale est active la nuit. Mais avant même de commencer, notre guide nous a mis en garde : ne rien toucher, rester sur le sentier, et surtout faire attention aux serpents. De quoi ajouter une bonne dose d’adrénaline. Avec nos lampes torches, nous avons pénétré dans l’obscurité dense de la forêt. L’ambiance était complètement différente de celle de la journée : chaque bruit, chaque mouvement de feuilles, prenait une ampleur particulière. Les branches craquaient sous nos pas, et on entendait au loin les bruissements d’animaux nocturnes.
Très vite, nous avons commencé à observer des espèces fascinantes. Tout d’abord, nous avons repéré plusieurs oiseaux endormis, blottis en boule sur des branches ou cachés dans des cavités, comme un toucanet, un pic brun, et un toucan. C’était surprenant de voir ces créatures habituellement si dynamiques dans un état de repos total. Nous avons aussi vu un nid de colibri vide.
Nous avons ensuite observé plusieurs grenouilles de pluie communes et insectes (phasmes-brindilles, coléoptère, sauterelle...), typiques de la région. Mais le moment le plus impressionnant a été lorsque nous sommes tombés sur une vipère verte des palmiers, tranquillement enroulée sur une branche, juste à quelques centimètres du sentier. Son regard perçant et son immobilité nous ont laissés figés un instant. Notre guide nous a alors expliqué que cette espèce était très venimeuse, et qu’en cas de morsure, nous n’aurions que dix minutes pour rejoindre la clinique de Monteverde et espérer recevoir l’antidote à temps !
De retour à l’hôtel, j’ai retrouvé Inès, qui était encore émerveillée par son excursion à cheval et les magnifiques paysages qu’elle avait traversés. Nous avons dîné ensemble au restaurant de l’hôtel, partageant nos aventures respectives, et avons terminé la soirée fatigués mais comblés par nos rencontres du jour !
Mercredi 12 février 2025 - 7h30
Après un réveil à 7h30, nous avons pris notre petit-déjeuner à l’hôtel avant d’embarquer dans notre shuttle pour notre troisième étape du voyage : Manuel Antonio, sur la côte Pacifique du pays. Un véritable changement de paysage et de climat nous attendait. Nous avons quitté Monteverde en traversant d’abord des routes sinueuses et accidentées. Le paysage, encore une fois, était à couper le souffle. À l’horizon, la côte Pacifique se dessinait. Après 1h30 de route, les routes se sont élargies, devenant plus fréquentées, avec une toute autre ambiance que celle des sentiers escarpés de Monteverde.
Après cinq heures de trajet au total, nous sommes finalement arrivés à La Vela Boutique Hotel, un petit hôtel charmant situé à seulement cinq minutes à pied du parc national de Manuel Antonio et de la plage publique. Le choc thermique a été instantané : il faisait beaucoup plus chaud et humide que dans les montagnes. On sentait tout de suite que nous étions dans une toute autre région du Costa Rica.
Pour le déjeuner, nous avons choisi le Restaurante Manuel Antonio, un petit établissement à l’écart de l’agitation touristique de la plage. La cuisine authentique était authentique et savoureuse. Nous avons commandé un jus de fruit de la passion, toujours aussi délicieux et rafraîchissant sous cette chaleur, ainsi qu’un ceviche. Les quantités étaient généreuses, et le poisson incroyablement frais, parfait pour ce premier repas en bord de mer. Pendant que nous mangions, nous avons eu une première rencontre avec la faune locale : un iguane noir à queue épineuse, qui se promenait non loin de notre table.
En début d’après-midi, nous avons décidé d’aller découvrir la plage publique de Manuel Antonio. Elle offrait une vue magnifique sur le parc national, avec ses cocotiers et son sable doré. Mais une fois sur place, la chaleur était étouffante. Après un rapide tour, nous avons préféré chercher un peu de fraîcheur ailleurs.
Nous avons alors opté pour un après-midi détente à la piscine de notre hôtel. Installés avec des cocktails, à l’ombre des palmiers, nous avons profité du calme de cet endroit agréable, parfait pour se reposer après les longues heures de route.

Le soir, nous avons dîné au Magic Bus, un ancien bus scolaire jaune transformé en food truck, situé à quelques minutes de marche de la zone touristique. L’endroit était original et convivial, avec un cadre extérieur très agréable, parfait pour un repas décontracté. Nous avons goûté leur spécialité : les tacos au thon, qui se sont révélés délicieux et ultra-frais. Alors que nous savourions notre dîner, nous avons aperçu, juste à côté de notre table, un gecko à tête orange, perché sur une branche d’arbre. Petit clin d’œil à la faune locale, qui semblait décidément vouloir se montrer partout où nous allions.
Nous étions ravis de découvrir une nouvelle facette du Costa Rica. Cette première journée à Manuel Antonio était plus détendue, avec moins d’exploration et plus de repos, un contraste bienvenu après les journées denses à Monteverde.
Jeudi 13 février 2025 - 6h30
Nous avons débuté notre journée par un bon petit déjeuner au bord de la piscine, avant de nous diriger vers le Parc National Manuel Antonio, situé à quelques pas de là. Créé en 1972, il est le plus petit parc national du Costa Rica, mais aussi le plus visité du pays, attirant les visiteurs par sa biodiversité exceptionnelle et ses plages immaculées. Pour préserver cet écosystème fragile, des quotas de visiteurs ont été instaurés. Seules 1 200 personnes peuvent s'y rendre chaque jour.
En entrant dans le parc, nous avons emprunté le sentier principal, où nous avons rapidement aperçu deux singes hurleurs, reconnaissables à leur pelage sombre. Nous avons également observé des crabes Halloween, aux couleurs vives, près de leurs terriers. À cette heure matinale, le parc était encore paisible, et l’humidité restait supportable, rendant notre exploration très agréable.
Poursuivant notre visite, nous avons emprunté un sentier secondaire menant à Playas Gemelas, une plage sauvage scindée en deux par des formations rocheuses. Sur le rivage, nous avons découvert divers coquillages vivants et observé des crabes fantômes ainsi que des crabes de roche. L’endroit, désert à cette heure, offrait une atmosphère propice à la méditation et à la contemplation.
Nous avons ensuite rejoint la plage principale du parc, la Playa Manuel Antonio, encore presque vide en ce début de matinée. Nous nous y sommes baignés, profitant de l’eau chaude et du cadre idyllique.
Sur le chemin vers une autre plage, nous avons eu la chance d’observer une tortue des bois noire et plusieurs paresseux à deux et trois doigts. Ces rencontres ont été rendues possibles grâce aux guides accompagnant les groupes de touristes, dont le nombre augmentait au fil de la matinée.
Arrivés à Playa Espadilla, une plage plus vaste et sauvage, nous avons décidé de ne pas nous y attarder et de retourner à Playa Manuel Antonio pour une dernière baignade, nous avons constaté que le parc devenait de plus en plus bondé, altérant quelque peu l’expérience paisible du début de journée.
Sur le chemin du retour, nous avons aperçu un serpent, des singes écureuils effectuant des sauts impressionnants de branche en branche, un iguane noir se prélassant au soleil, et une araignée crabe épineuse aux couleurs éclatantes. À la sortie du parc, un singe capucin, connu pour son intelligence et son agilité, nous a gratifiés de sa présence. Ainsi, nous avons eu la chance d’observer les trois espèces de singes présentes dans le parc : les singes hurleurs, les singes écureuils et les singes capucins. On a été très chanceux !
En début d’après-midi, nous avons rejoint notre nouvel hébergement, l’hôtel La Mariposa, perché sur les hauteurs de Manuel Antonio. Cet établissement offre une vue panoramique à 360 degrés sur la baie et le parc, un véritable enchantement pour les yeux. Nous avons profité de la piscine à débordement surplombant l’océan Pacifique, entourés d’une végétation luxuriante. Des aras macao, avec leurs plumages éclatants, sont venus agrémenter ce tableau idyllique, nous donnant l’impression d’être au cœur d’un paradis tropical.
Le soir, nous avons dîné au restaurant de l’hôtel, Le Papillon. J’ai savouré du thon teriyaki, tandis qu’Inès a opté pour un mahi-mahi accompagné de légumes. Le cadre enchanteur a parfaitement conclu cette journée riche en découvertes et en farniente.
Vendredi 14 février 2025 - 6h30
Le réveil matinal a été adouci par la vue sublime à 360° sur le Pacifique et le parc national Manuel Antonio. Malgré un ciel couvert, le panorama restait imprenable, et on savait déjà qu'il allait nous manquer. Pour le petit-déjeuner, j’ai goûté au gallo pinto, un mélange de riz et d'haricots noirs, qui est une base incontournable des petits-déjeuners costariciens, souvent accompagnée d’œufs et de bananes plantains. Le buffet était excellent, varié et généreux. Nous avons aussi pris un "yaourt parfait tropical" à l’ananas, avec du granola.
Après le petit-déjeuner, il était déjà temps de rejoindre une nouvelle destination : Puerto Jiménez, dans la péninsule d’Osa, une région reculée située au sud-est du pays. Nous avons embarqué pour quatre heures de route à travers des paysages très variés. Le trajet a commencé par de grands axes routiers, avant que l'on s'enfonce progressivement dans des forêts de plus en plus isolées. Nous avons longé le Golfo Dulce, un bras de mer séparant la péninsule d’Osa du reste du pays.

En milieu de journée, nous sommes arrivés à notre nouvel hébergement : le Kalea Yard Hotel, un petit hôtel niché dans la forêt, à l’écart du village de Puerto Jiménez, et qui regroupe plusieurs cabines. L’ambiance était radicalement différente de celle des étapes précédentes : ici, pas de grandes infrastructures, juste la nature, et une impression d’être au bout du monde.
Pour le déjeuner, nous avons marché quelques minutes pour rejoindre l’Aventuras Café, un petit restaurant accueillant et authentique. L’équipe nous a réservé un accueil chaleureux, avec un service aux petits soins. Nous avons commandé des jus rafraîchissants, l’un à l’hibiscus et au fruit de la passion, et l’autre à l’hibiscus et à la menthe. Côté plat, j’ai opté pour un burger au thon, tandis qu’Inès s’est régalée avec des fajitas de poulet. Tout était délicieux ! Mention spéciale également pour leur cake au chocolat.
Après plusieurs jours d’exploration intense et alors que la journée du lendemain s'annonçait sportive, nous avons décidé de lever le pied et de profiter de l’après-midi pour nous détendre à l’hôtel. Nous avons donc passé du temps à la piscine, entourés de jardins tropicaux luxuriants où nous avons observé de magnifiques fleurs exotiques et de nombreux oiseaux. Parmi eux, des colibris, toujours fascinants à regarder, et à nouveau des aras macao.

En début de soirée, une pluie tropicale intense s’est abattue sur nous. Nous avons mangé directement au restaurant de l’hôtel, qui servait une cuisine familiale réconfortante. Inès a choisi des tacos au porc et à l’ananas, tandis que j’ai opté pour du riz au poulet (arroz con pollo) et aux légumes, un plat simple mais savoureux.

Après cette journée de transition, nous nous sommes endormis au son de la pluie battante, prêts à découvrir les trésors du parc national du Corcovado dès le lendemain.
Samedi 15 février 2025 - 5h
Le réveil à 5h du matin n’a pas été facile, mais impossible de traîner au lit pour cette journée qui s’annonçait comme l’une des plus marquantes du voyage. Nous allions découvrir le parc national du Corcovado, un lieu mythique pour les amoureux de nature.
Nous avons quitté notre hôtel dans l’obscurité du petit matin pour rejoindre le port de Puerto Jiménez, point de départ de notre excursion organisée par Osa Wild. Créé en 1975, le parc national du Corcovado est le plus grand parc du Costa Rica. Il abrite 13 écosystèmes distincts, allant de la forêt tropicale humide aux mangroves, en passant par des lagunes et des plages sauvages.

C’est l’un des parcs les plus riches en biodiversité au monde, hébergeant 2,5 % de la biodiversité mondiale ! Longtemps resté difficile d’accès, Corcovado est encore considéré comme relativement préservé, car il n’est accessible que par bateau ou après une longue randonnée de plusieurs heures depuis Puerto Jiménez. Nous étions curieux de voir si cet endroit que l’on nous a souvent décrit comme l’un des plus sauvages du pays l’était encore réellement.
Nous avons embarqué à bord d’un bateau rapide, direction la station La Sirena, l’un des points d’entrée officiels du parc. Le soleil se levait lentement. La jungle dense bordait le rivage, et on avait l’impression de s’éloigner du monde civilisé pour entrer dans une nature presque vierge.
À mi-parcours, une baleine à bosse a surgi près du bateau, accompagnée de trois grands dauphins. Notre guide nous a expliqué que ces baleines venaient de l’hémisphère Nord, migrantes en quête des eaux chaudes du Pacifique pour mettre bas et élever leurs petits. Quant aux dauphins, ils font partie d'une espèce locale que l’on peut voir toute l’année. Admirer ces deux espèces côte à côte était un spectacle inespéré et rare, qui nous a rappelé nos souvenirs d’Australie. Pendant quelques minutes magiques, nous avons pu les observer glisser gracieusement dans l’eau, avant qu’ils ne disparaissent sous la surface. Un début d'excursion extraordinaire !
Après encore quelques minutes de navigation, nous avons atteint la station La Sirena. Ici, pas de ponton ni d’infrastructure moderne : nous avons débarqué directement dans l’eau, les pieds dans le sable et les vagues. Un vrai parfum d’aventure, qui nous a donné la sensation d’être des explorateurs arrivant sur une plage perdue.
Une fois au sec, nous n’étions pas seuls. Environ 200 visiteurs par jour peuvent se rendre dans cette station, voire y dormir, mais obligatoirement accompagnés d’un guide agréé. Heureusement, le parc est immense, et une fois à l’intérieur, nous avons très peu croisé d’autres groupes. Rien à voir avec la cohue de Manuel Antonio. Nous étions accompagnés ce matin-là par Josué, notre guide naturaliste, qui nous a conduit à travers les différents écosystèmes du parc.
Nous avons marché dans une forêt tropicale dense, où nous avons vu des arbres spectaculaires, dont un à l’écorce qui se renouvelle chaque jour. Nous avons aussi croisé de nombreux insectes, les 4 espèces de singes du Costa Rica (hurleurs, écureuils, araignées, et capucins), mais aussi des pécaris à collier, des chauves-souris, des paresseux, et même un magnifique oiseau de la famille du quetzal, le trognon à ventre orange.
Nous avons aussi traversé une plage sauvage aux accents de bout du monde.
Malheureusement, nous n’avons pas eu la chance d’apercevoir un tapir, l’animal emblématique du parc. Ces créatures restent très difficiles à observer, car elles sont timides et nocturnes. Après plusieurs heures de randonnée, nous avons pris un déjeuner bien mérité à la station La Sirena, avant de repartir pour un dernier tour d’exploration puis de retrouver notre bateau.
De retour à Puerto Jiménez après cette excursion exceptionnelle, nous avons fait une pause bien méritée au restaurant Los Delfines, avec vue sur le Golfo Dulce. Nous avons commandé un jus de fruit de la passion et goûté aux patacones, ces rondelles de bananes plantains frites, servies avec de la purée de haricots noirs, du bœuf effiloché et du pico de gallo. C'est un snack typique d’Amérique centrale.
Malheureusement, la mauvaise météo nous a rattrapés. Une grosse pluie tropicale et un orage en approche nous ont contraints d’annuler notre tour en kayak prévu dans les mangroves environnantes, où nous espérions observer la bioluminescence. Un petit regret, mais la nature décide toujours au Costa Rica !

Nous sommes donc finalement rentrés plus tôt à l’hôtel, toujours sous cette pluie intense, qui semblait ne pas vouloir s’arrêter. Même notre hôte était surpris : il nous a confié qu’il n’avait jamais vu autant de pluie en février, alors que c’est normalement la saison sèche. Un autre signe du changement climatique...
Pour clôturer cette journée riche en émotions, nous avons dîné au restaurant de l’hôtel. Inès a choisi un ceviche tropical, avec dorade et fruits exotiques, tandis que j’ai opté pour un ceviche classique. Un dîner frais et savoureux, qui nous a permis de nous remémorer cette journée incroyable, une des plus intenses et marquantes de notre voyage.

Nous nous sommes endormis bercés par le son de la pluie battante, avec encore des images de baleines, de forêts tropicales et de plages sauvages plein la tête.
Dimanche 16 février 2025 - 8h
Le dernier réveil au Costa Rica a eu un goût particulier. On savait que dans la nuit, un vol pour Washington nous attendait, marquant la fin de cette parenthèse tropicale incroyable. Mais avant ça, une autre épreuve nous attendait : un trajet en voiture qui allait être, sans qu'on le sache encore, interminable jusqu’à l'aéroport de San José, entre routes embouteillées sur des dizaines de kilomètres et longues heures de trajet.
Nous avons profité d’un matin tranquille, sans précipitation. Après un dernier petit-déjeuner à l’hôtel, nous avons pris le temps de préparer nos valises, de profiter une dernière fois de l’ambiance tropicale, et de laisser infuser ces derniers instants de calme avant le retour à la réalité.
Pour le déjeuner, nous avons choisi de retourner à l’Aventuras Café, un restaurant coup de cœur que nous avions adoré deux jours plus tôt. Nous avons repris les mêmes plats, tant ils nous avaient plu : burger au thon pour moi, fajitas de poulet pour Inès. Mais cette fois, nous avons aussi décidé de goûter quelque chose de nouveau : des buñuelos, qui sont de délicieux petits beignets frits de manioc et fromage. Plutôt que de vous partager l'enfer routier de notre dernier après-midi, je préfère clôturer cet article sur cette note culinaire sucrée et salée typiquement costaricienne.
Notre voyage au Costa Rica a été une expérience inoubliable, une immersion totale dans la nature et la biodiversité, avec des rencontres magiques, comme celles avec un quetzal et une baleine à bosse. Nous en avons beaucoup appris sur les différents écosystèmes du pays, mais aussi sur les menaces qui pèsent sur eux. Le Costa Rica est un pionnier mondial en matière de préservation écologique, avec des efforts exemplaires pour protéger sa faune et sa flore. Mais la réalité est plus complexe.
Nous avons ressenti à plusieurs reprises que l’équilibre fragile entre nature et tourisme était menacé. À Manuel Antonio, par exemple, les quotas ne suffisent pas toujours à éviter une surfréquentation qui altère l’expérience et perturbe les animaux. Nous avons aussi appris que les fonds des parcs nationaux ne sont pas toujours utilisés pour servir leur but initial. Le Costa Rica attire de plus en plus de touristes, et on craint qu’à certains endroits, la promesse écologique du pays soit mise en péril. L’infrastructure n’est pas toujours adaptée à cette explosion touristique, et on voit déjà certains lieux iconiques être saturés. La question est donc de savoir jusqu’où cet équilibre tiendra et comment le pays pourra concilier conservation et attractivité touristique sans basculer dans le tourisme de masse destructeur.
Malgré ces réflexions, ce voyage restera gravé dans nos mémoires. Au-delà de la biodiversité exceptionnelle du pays, nous ramenons avec nousla pura vida. Bien plus qu’une simple expression locale, c’est un mode de vie, un état d’esprit qui reflète la simplicité, l’harmonie avec la nature, et le bonheur dans les choses essentielles. C’est prendre le temps d’apprécier, de profiter du moment présent, et de vivre avec sérénité.
Nous savons déjà que nous voudrons revenir au Costa Rica un jour ! Et qui sait ? Peut-être que la prochaine fois, ce sera pour aussi explorer d’autres pays d’Amérique centrale…
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