Week-end riche en (re)découvertes à Londres
- 7 août 2023
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Samedi 5 août 2023 - 5h30 :
Au début de l'adolescence, on a tendance à rêver de se rendre à New York, qu'on découvre généralement dans une série américaine regardée avec ses parents. Pour moi, c'était Londres qui tenait cette place symbolique et affective, au point d'être même le thème de la décoration de ma chambre. Londres, c'est aussi la ville de mes premiers voyages scolaires et "quartiers libres" entre amis et camarades de classe au collège et au lycée. Ce sont donc beaucoup de bons souvenirs qui sont remontés à la surface au moment de prendre mon Eurostar (très) matinal en Gare du Nord à Paris destination Londres pour les deux prochains jours, plus de 7 ans après mon dernier passage.
Après environ 2h30 de voyage, je suis arrivé outre-manche, en Gare de St Pancras International, au coeur de la capitale britannique. J'ai rapidement emprunté le "Tube", le métro londonien, grâce à la Visitor Oyster Card achetée dans l'Eurostar. Cette carte de transport avantageuse permet, sur de courts séjours, d'économiser sur chaque trajet en transport en commun à Londres.

Premier stop de cette journée : le mythique carrefour de Picadilly Circus, un des centres névralgiques de Londres avec ses nombreuses enseignes lumineuses et sa foule de bus, de taxis et de piétons qui se massent autour de sa fontaine. Enfin... pas tout à fait concernant ces derniers, car à ma sortie du métro, la pluie s'est mise à tomber pendant de longues minutes, décourageant les passants à flâner en extérieur. C'est donc un Picadilly Circus singulièrement calme que j'ai traversé pour me rendre vers ma seconde destination, Buckingham Palace.

Sur le chemin vers le palais royal, la pluie s'est arrêtée, me laissant une courte accalmie pour atteindre ce deuxième stop, avant qu'elle ne reparte de plus belle une fois arrivé sur place. Ce palais a connu ces derniers mois des événements majeurs pour la royauté britannique, avec le décès de la reine Elizabeth II il y a maintenant près d'un an, et le couronnement du roi George III il y a quelques mois. À proximité, je découvre que les initiales royales n'y ont pas encore été toutes remplacées et qu'on trouve toujours les lettres "E R". Des salles de Buckingham Palace peuvent se visiter l'été, mais je m'y suis pris trop tard, ce sera donc pour une prochaine fois !
Construit au XVIIIème siècle, l'édifice est connu dans le monde entier, et continue d'abriter le roi et la reine consort. Aujourd'hui, ils ne s'y trouvaient pas, en attestait le drapeau de l'Union Jack qui flottait au sommet du palais, et non celui de la monarchie britannique. La garde du roi était quant à elle, comme toujours, bien présente. Devant Buckingham Palace, on peut apercevoir le Victoria Memorial et sa statue dorée. Il rend hommage à l'ancienne monarque britannique qui a régné sur le royaume entre 1807 et 1901, une période record jusqu'à Elizabeth II.
Je me suis ensuite baladé dans le bucolique St James's Park, attenant au palais, et au sec cette fois. La promenade autour de son lac central et de ses espaces verts soignés était très agréable. Une parenthèse de sérénité en plein coeur d'une capitale !
Le parc, peuplé de canards et d'écureuils, offre de jolis points de vue depuis le Blue Bridge sur Buckingham Palace ou London Eye
Après cette belle et reposante promenade, je me suis dirigé vers le quartier de Westminster, qui concentre à lui seul de nombreux points d'intérêts eux aussi connus dans le monde entier. À leur approche, la tempête s'est mise à reprendre et même à gagner en intensité. Mon parapluie et celui des nombreux touristes massés aux abords des cabines téléphoniques pour se prendre en photo ont même failli lâcher face à l'intensité du vent et de la pluie. Je me suis alors remémoré cette phrase typiquement britannique désignant ce type de pluie, apprise lors de mes cours d'anglais au collège : "it's raining cats and dogs!" (leur manière à eux de dire qu'il fait "un temps de chien" !)
Cela ne m'a pas empêché de contempler des sites majeurs comme la Westminster Abbey, où furent récemment célébrés les funérailles de la reine Elizabeth II et le couronnement de Charles III, mais aussi Big Ben, la tour londonienne emblématique de 96m qui s'est refaite une beauté pendant 5 ans, jusqu'à l'année dernière.
Un peu plus loin, j'ai traversé la Tamise en empruntant le Westminster Bridge, pour pouvoir apercevoir London Eye, la célèbre grande roue construite pour les célébrations du nouveau millénaire, ainsi que le Westminster Palace, qui abrite l'un des parlements les plus connus au monde, avec le U.S. Capitol de Washington bien sûr ! Il a été reconstruit au XIXème siècle, après un violent incendie qui a ravagé l'édifice d'origine en 1834.
J'ai continué mon chemin vers un autre centre névralgique de Londres : Trafalgar Square. Mais avant d'atteindre la place, j'ai aperçu The Cenotaph, mémorial dédié aux soldats de l'Empire britannique victimes des deux guerres mondiales, et Downing Street, rue où réside, au numéro 10, le Premier ministre du Royaume-Uni.
Après quelques minutes de marche, je suis arrivé à Trafalgar Square. Aménagée au XIXème siècle, cette place, devenue un lieu majeur de rassemblement, commémore la victoire des britanniques contre la flotte franco-espagnole de Napoléon en 1805, lors de la bataille éponyme. Elle est surplombée de la Colonne de Nelson, haute de 44m et rendant hommage à l'amiral du même nom qui a remporté cette bataille, tout en y perdant la vie. C'est aussi sur cette place que se trouve l'un des principaux musées d'art du pays, la National Gallery, que je visiterai le lendemain.

Je suis ensuite allé déjeuner à l'abri, car la pluie avait repris de plus belle, dans un Pret A Manger à proximité de l'ancien marché aux fruits de Covent Garden, devenu aujourd'hui un marché couvert très touristique.
Il était ensuite temps pour moi de me diriger vers le quartier de la City, plus à l'est. Ce quartier, au-delà d'être une des premières places financières internationales, comme Wall Street à New York, est aussi le plus ancien de Londres. Il est plein de contrastes. S'y côtoient des habitations historiques, des monuments comme The Monument, commémorant le plus grand incendie de l'histoire de la ville, qui a ravagé la majeure partie de la City en 1666, mais aussi des buildings ultra-modernes. C'est par exemple le cas du Walkie-Talkie, que je m'apprêtais à visiter.
Inauguré en 2014, cet immeuble de 160m de haut a d'abord suscité la controverse. La forme concave de ses vitres provoquait à l'origine la réflexion des rayons du Soleil sur les rues environnantes, faisant monter la température jusqu'à 90°C, causant irrémédiablement des dégâts. Une solution a depuis été trouvée. Le building abrite même le plus haut jardin public de Londres, le Sky Garden. Son accès se mérite, car il faut impérativement réserver un billet gratuit pour en profiter (ouverture des ventes 3 semaines avant la date de visite).
En arrivant au 37ème étage, j'ai découvert un oasis de verdure en plein coeur d'un building, ce qui n'est pas commun, d'autant plus qu'il offre de superbes vues depuis sa terrasse panoramique (fermée aujourd'hui en raison de la météo), sur la capitale britannique. On peut également s'y restaurer ou y boire un verre. C'est l'endroit idéal pour faire une pause. À refaire désormais au coucher du soleil lors d'un prochain passage !
En se promenant tout au long des trois étages du jardin, on peut apercevoir la Tower of London, le Tower Bridge, la Tamise, la St Paul's Cathedral, le building Gherkin, et The Shard, le plus haut building d'Europe (310m)
Une fois redescendu sur terre, j'ai poursuivi mon circuit à pied dans le quartier de la City. J'y ai notamment découvert le singulier jardin de l'église St Dunstan in the East. L'édifice religieux, d'abord endommagé sévèrement lors du Grand Feu de Londres en 1666, a été à nouveau détruit lors du Blitz en 1941, pendant la Seconde guerre mondiale. Depuis, la ville a décidé de laisser la nature reprendre ses droits, ce qui créé sur place une atmosphère mystique et unique.
J'ai ensuite traversé la structure de fer forgé et les verrières du XIXème siècle du Leadenhall Market, qui accueille des bars, restaurants et boutiques branchés, et qui a été un des lieux de tournage des films Harry Potter.
En me dirigeant à pied vers la St Paul's Cathedral, je suis passé devant le bâtiment Royal Exchange, ancienne bourse de commerce transformée en food court au début des années 2000, et ouvert en semaine. J'ai pu aussi, au détour d'une rue, profiter d'une belle perspective sur le building The Shard, dont la pointe n'était alors plus dans les nuages.
Quelques mètres plus loin, je me suis attardé aux abords de la St Paul's Cathedral, qui est la deuxième plus grande cathédrale au monde, derrière la Basilique Saint-Pierre au Vatican, que j'avais pu visiter avec Inès il y a 3 ans. Surmontée d'un imposant dôme visible de loin, elle mesure près de 110m de haut. La cathédrale a été reconstruite à partir du XVIIème siècle, après que l'édifice d'origine ait été endommagé par le Grand Feu de Londres. C'est en son sein que se sont mariés le Prince Charles et Lady Diana, et que reposent des personnages illustres du pays, comme l'amiral Nelson ou Winston Churchill.
À l'issue de ma promenade dans le quartier de la City en fin d'après-midi, j'ai traversé la Tamise pour me rendre au musée Tate Modern, un haut lieu mondial de l'art contemporain.
Deux oeuvres majeures d'une de mes artistes préférées, Yayoi Kusama, y était exposée temporairement jusqu'en septembre 2023. J'ai pu profiter d'une visite nocturne, avec très peu de visiteurs, ce qui a rendu l'expérience dans les deux Infinity Mirror Rooms de l'exposition encore plus immersive. J'avais découvert avec Inès cette artiste japonaise et ce type d'installation dans un musée d'art contemporain à Boston en 2020. Une expérience unique et onirique, comme en témoignent ces photos prises lors de mes immersions de quelques minutes dans chaque Infinity Mirror Room.
Chandelier of grief (2016-2018)
Filled with the Brillance of Life (2011-2017)
Après ma visite "nocturne" des deux salles, j'ai dîné au Kitchen & Bar du musée, car mon billet combinait les deux expériences. J'ai fait le choix des mets japonais inspirés par l'artiste Kusama. Au menu donc : de l'omble chevalier séché avec de l'edamame et de la sauce ponzu en entrée, du tofu agedashi avec du sésame, de la coriandre et du citron en plat, et une mousse au chocolat au yuzu et aux kumquats en dessert. Le tout accompagné d'une rafraîchissante boisson à l'hibiscus, et dans un cadre exceptionnel avec une magnifique vue sur la City. Une délicieuse expérience où je suis sorti de ma zone de confort culinaire et qui complète parfaitement la visite de l'exposition ! J'ai ensuite rejoint mon hôtel près de Hyde Park pour y passer la nuit.
Dimanche 6 août 2023 - 9h :
La météo avait, par chance, drastiquement changé en ce deuxième jour à Londres. Point de pluie à l'horizon mais un ciel bleu et ensoleillé. Première étape ce matin après avoir quitté mon hôtel, le quartier de Notting Hill, dans l'ouest londonien. Théâtre du célèbre film Coup de foudre à Notting Hill, ce quartier pittoresque à l'atmosphère 100% britannique est connu pour ses façades victoriennes aux couleurs pastels et sa brocante très fréquentée. On y trouve de nombreuses boutiques d'antiquité comme Alice's, des pubs et même l'ancienne maison de l'écrivain George Orwell.
Le quartier, qui m'a beaucoup rappelé par certains aspects celui de Georgetown à Washington, abrite aussi des "mews" londoniens. Ce sont de charmantes petites rues pavées et piétonnes bordées de maisons mitoyennes à l'abri des regards. À leur apparition au XIXème siècle, elles abritaient des étables et des habitations pour le personnel de maison des bourgeois des rues adjacentes.
J'ai continué mon chemin à travers les Kensington Gardens, où se trouve le Kensington Palace, le lieu de résidence de William, Kate et leurs enfants, dont certaines parties peuvent être visitées. Les jardins sont très agréables et j'ai beaucoup apprécié y prendre mon petit-déjeuner assis sur un banc.
J'ai ensuite traversé une partie du quartier cossu de Kensington, aux façades élégantes et aux boutiques chics. C'est aussi l'endroit où se concentrent la majorité des ambassades à Londres, dont celle de France. J'ai beaucoup apprécié y traverser la jolie ruelle de Kynance Mews.

Après avoir arpenté le quartier, je me suis promené au sud des Kensington Gardens, puis de Hyde Park, qui est le plus grand espace vert de Londres. En chemin, j'ai croisé le Albert Memorial, monument impressionnant à la gloire de l'ancien Empire britannique et du mari de la reine Victoria, ainsi que le Albert Hall, une des plus prestigieuses scènes artistiques de la capitale. J'ai aussi pu apercevoir, au loin, la pointe de The Shard et le sommet du London Eye.
Puis, j'ai fait quelques achats dans le grand magasin Harrods, pour y acheter quelques souvenirs culinaires comme du thé, du chocolat et des biscuits anglais. Les Food halls du lieu, qui est aussi spécialisé dans la vente de vêtements et produits de grandes marques, proposent des mets très variés et de qualité.
Le midi, j'ai déjeuné dans un lieu insolite au Mercato Mayfair. Insolite, car il s'agit d'une ancienne église reconvertie en 2019 en food court sur quatre étages, avec une offre culinaire très diverse. Cette expérience était une première ! J'ai opté pour des pâtes fraiches maison, préparées à côté de superbes vitraux, et à la sauce carbonara. Malgré beaucoup d'attente car ma commande avait semble-t-il était oubliée, je me suis régalé dans ce lieu unique et plein d'effervescence.
Après ce bon repas, je suis allé visité la National Gallery, que j'avais déjà découvert lors d'un voyage scolaire au lycée. Son entrée sous un imposant portique est impressionnante. Je tenais à (re)voir certains tableaux, notamment Les Tournesols de Van Gogh, La Tamise à Westminster et les Nymphéas au soleil couchant de Monet, ou encore les peintures marines du célèbre peintre britannique William Turner. Ce musée, dont l'accès est gratuit, abrite bien plus de trésors que ces quelques oeuvres, mais j'avais fait le choix d'une visite ciblée.
À l'issue de ma visite, j'ai suivi l'itinéraire de la route du couronnement du roi Charles III, entre Buckingham Palace et Westminster, sous le soleil cette fois. Outre les monuments déjà aperçus la veille, j'ai pu m'approcher de plus près de l'Admiralty Arch, actuellement en rénovation, ou encore d'une des 11 copies dans le monde de la statue des 6 bourgeois de Calais sculptée par Rodin. Au-delà de la statue originale que je connais bien, j'avais aperçu une autre copie de cette statue au Metropolitan Museum of Art à New York.
En fin d'après-midi, je me suis promené dans le quartier très animé de Soho, où j'ai d'abord pu apercevoir la belle façade Tudor du magasin Liberty, situé sur Regent Street. Ouvert depuis le XIXème siècle, il a vendu pendant des décennies des produits provenant de tout l'Empire britannique. Soho, c'est aussi un quartier où l'on trouve de nombreux magasins, cafés, théâtres, discothèques, et un joli mural, "The Spirit of Soho"... C'est la rue de Carnaby street qui est le coeur battant du quartier.
Pour le goûter, je me suis acheté un délicieux doughnut à la truffe au chocolat fait maison chez Crosstown Doughnuts. En quittant le quartier, je suis aussi passé devant le pub The French House, ancien QG des Forces Françaises Libres et de Charles de Gaulle durant la Seconde Guerre Mondiale. C'est aussi dans ce pub qu'est vendue la plus grande quantité de Ricard de toute l'Angleterre !
Il était l'heure pour moi de me diriger progressivement vers la gare routière, où j'allais embarquer dans quelques heures dans un bus de nuit pour Paris. En chemin, j'ai à nouveau traversé Picadilly Circus, cette fois très fréquenté en cette fin de journée. La boucle est bouclée !

J'ai ensuite fait une petite pause au Victoria Memorial face à Buckingham Palace, alors que le soleil commençait à se coucher. 46km à pied en deux jours sans s'en rendre vraiment compte, au-delà d'être un record personnel, c'est aussi un peu de douleur et de fatigue dans les pieds !
Après encore quelques centaines de mètres de marche, j'ai atteint la gare routière Victoria Coach Station, dernière étape de ce week-end à Londres. Étant peu de temps sur place, j'ai souhaité voir un maximum de choses (d'où ce nombre de km avalés à pied !), car c'est une ville que j'apprécie toujours et qui m'avait manqué. J'en repars avec de nouveaux souvenirs, de belles découvertes et redécouvertes, et l'envie de revenir dans quelques temps pour partager un morceau de vie londonienne avec Inès cette fois !

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