Un week-end sensationnel aux chutes du Niagara
- J'irai où tu iras
- 30 juil. 2024
- 8 min de lecture
Nous avons passé notre dernier week-end à contempler les chutes du Niagara, à la frontière entre le Canada et les États-Unis. Un spectacle naturel que nous ne sommes pas prêts d'oublier, et que l'on vous raconte ici !

Samedi 27 juillet 2024 - 7h :

C'est tôt ce samedi matin, peu de temps après le lever du soleil, que notre avion Air Canada pour Toronto a décollé du Ronald Reagan Washington National Airport. Quelques secondes seulement après le décollage, nous avons pu survoler le National Mall et l'apercevoir superbement depuis notre hublot.
Après une heure de vol, nous avons atterri au Toronto Pearson Airport, où nous avons pu voir au loin l'emblématique CN Tower. Considérée comme la "tour nationale du Canada", cet édifice situé en plein coeur de Toronto culmine à plus de 550 mètres.

Nous avons pu rapidement sortir de l'aéroport, et même prendre un bus Flixbus plus tôt pour rejoindre la ville de Niagara Falls. Le trajet, d'une durée d'1h30 environ, longeait le lac Ontario. Il fait partie des cinq grands lacs d'Amérique du Nord et mérite bien ce qualificatif ! Nous avions en effet davantage l'impression de contourner une mer, et non un lac, car l'eau s'étendait à perte de vue. Le lac borde la province canadienne de l'Ontario au nord et l'État américain de New York au sud. Il s'étend sur près de 19 000 km².

Vers 10h30, nous sommes arrivés dans l'une des plus belles gares de bus que nous connaissions. Imaginez un parking fleuri situé au bord de la plus puissante des chutes d'Amérique du Nord ! Avant même de descendre du bus, nous pouvions entendre le bruit qu'elle provoquait.

Notre premier contact avec les chutes du Niagara fut spectaculaire. Nous avons été comme hypnotisés en contemplant l'eau de la rivière éponyme se jeter à une vitesse folle dans les Horseshoe Falls. Une très belle promenade fleurie permet, du côté canadien, de faire face aux trois chutes : Horseshoe Falls, American Falls et Bridal Veil Falls. Il faisait chaud, et se faire brumiser par l'eau des chutes qui s'évaporait était à la fois amusant et rafraîchissant !
Le long de cette promenade panoramique à couper le souffle, nous avons pu lire différents panneaux et en apprendre plus sur la formation géologique des chutes. Elles sont apparues en même temps que les grands lacs il y a près de 14 000 ans, lorsque l'immense glacier du Wisconsin, d'une épaisseur de 2 km, a commencé à fondre. C'est le flux d'eau incessant de la rivière Niagara, nouvellement formée, qui a créé les chutes. Des peuples autochtones s'y sont alors installés, et y ont voué un culte spirituel. Le nom Niagara est d'ailleurs dérivé d’un mot autochtone. Les chutes du Niagara sont divisées en deux, entre le Canada et les États-Unis, par l'île de Goat Island. Les chutes américaines, qui mesurent 59 mètres de hauteur et 260 mètres de largeur, représentent environ 10 % du débit total. En revanche, les chutes canadiennes d'Horseshoe Falls ont une hauteur de 54 mètres, une largeur de 670 mètres, et véhiculent les 90 % restants du débit.

Les panneaux informatifs nous aussi appris que les chutes connaissent un important phénomène d'érosion. Elles se déplacent vers le sud un peu plus chaque année. Afin de ralentir le phénomène à environ un pied tous les dix ans, le volume d'eau de la rivière a été contrôlé grâce à la production d'énergie hydroélectrique. Un traité international entre le Canada et les États-Unis, signé en 1950, puis la construction d'un barage dans la foulée, permettent aujourd'hui de dévier 50 à 75% de l'eau de la rivière Niagara vers les deux pays.

Le débit des chutes du Niagara est vraiment impressionnant. Si elles ne sont pas les plus hautes du monde, elles détiennent le record mondial de chute de volume d’eau. 110 000 m³ d'eau s'y déversent en moyenne par minute. Cela représente 3 000 tonnes d'eau. Le flux, allant jusqu'à 109 km/h au niveau des chutes, est alimenté par l'eau de deux des cinq grands lacs du continent.
En fin de matinée, nous avons fait une pause sandwich en nous installant en terrasse face aux chutes. Puis, nous nous sommes rendus à la Skylon Tower. L'observatoire de cette tour, construite en 1964, s'élève à 236 m au dessus des chutes. C'est ce qui en fait un point de vue idéal et unique pour contempler leur immensité depuis les airs. La vue sur les trois chutes était très impressionnante ! Nous avons pu encore mieux observer la forme de fer à cheval des Horseshoe Falls, mais aussi nous rendre compte de l'immensité du nuage de brume formé par l'évaporation de l'eau. À cette hauteur, nous entendions toujours en bruit de fond l'eau des chutes.
Quant à la vue sur la ville, elle est beaucoup moins charmante, Niagara Falls étant très bétonnisée et sans grand intérêt sur le plan urbanistique ou architectural. On peut apercevoir depuis l'observatoire des tours d'hôtels, de casinos, ou encore la grande roue de la ville. Un important écosystème touristique a été développé autour des chutes, fragilisant la naturalité des lieux. Un ensemble d'ailleurs plus trop dans l'ère du temps selon nous, comme en témoignent les jeux d'arcades situés au rez-de-chaussée de la tour qui sont... dans leur jus.
Une fois redescendus, nous nous sommes dirigés vers le Rainbow Bridge, construit en 1940, et qui relie le Canada aux États-Unis. Il nous a d'abord fallu nous acquitter d'1$ chacun de frais de péage, à verser par petites pièces dans un tourniquet. Rien de très moderne, mais c'était déjà une expérience en soit. C'était la première fois que nous nous retrouvions dans une zone touristique transfrontalière de ce type. Une ligne de frontière internationale coupe le pont en deux. À cet endroit, on trouve un drapeau américain et un drapeau canadien. La vue sur les chutes depuis le Rainbow Bridge est superbe ! Après avoir passé un contrôle réalisé par un agent américain, nous sommes retournés aux États-Unis, que nous avions quittés le matin même à Washington.
Quelques mètres après le pont, nous avons entamé la très longue attente (plus d'1h30), pour rejoindre une croisière de la mythique compagnie Maid of the Mist. Fondée en 1846 et considérée comme l'une des plus anciennes attractions touristiques d'Amérique du Nord, l'entreprise propose des croisières de quelques minutes au plus près des chutes du Niagara. Et cela se mérite !
C'est en milieu d'après-midi que nous avons pu embarquer dans l'un des bateaux qui partent toutes les 15 minutes. Il y avait du monde dans notre embarcation, mais nous n'étions pas aussi serrés que pouvaient l'être les touristes ayant opté pour la compagnie concurrente, côté canadien. Nous avons enfilé notre poncho pour nous protéger des gouttes d'eau à l'approche des chutes. Nous nous étions installés aux premières loges, à l'avant du pont supérieur, pour profiter au maximum des sensations de la traversée. C'était donc parti pour une expérience unique !
Notre bateau a d'abord longé les chutes d'American Falls et de Bridal Veil Falls.
Puis, nous avons atteint le clou de la croisière. Notre embarcation s'est rendue dans le bassin Maid-of-the-Mist, au pied d'Horseshoe Falls. Nous avons alors reçu beaucoup d'eau sur nous, et vécu un moment sensationnel ! Notre bateau s'est retrouvé balloté par les flots pendant quelques minutes et entouré de brume. Nous ne pouvions presque plus rien distinguer autour de nous. J'ai même eu l'impression d'être, pendant quelques instants, dans un autre monde. Nous ne sommes pas prêts d'oublier cette croisière ! Nos ponchos sont d'ailleurs repartis avec nous.
Une fois descendus de bateau, nous nous sommes baladés quelques minutes au Crow's Nest, un point de vue situé au pied de l'American Falls. Un endroit lui aussi très impressionnant qui permettait de mesurer toute la puissance de la chute. Nous en avons alors appris d'avantage sur les nombreux éboulements liés à l'érosion, qui ont fait s'accumuler pendant des décennies d'immenses blocs de roches à la base de la chute.
En remontant, nous avons pu profiter de la plateforme d'observation du site, qui offre un beau point de vue sur le Rainbow Bridge et la rive canadienne.
Nous avons ensuite arpenté le très agréable State Park américain, qui est le plus ancien parc d'État des États-Unis. Il a un côté beaucoup plus nature que ce que l'on peut voir dans la partie canadienne des chutes. On peut ainsi longer la rivière Niagara, découvrir sa flore et admirer de superbes points de vue en amont des trois chutes. Nous avons eu un coup de coeur pour les lieux ! Cette partie des chutes est selon nous à ne pas manquer lors d'un séjour ici. À nouveau, être au bord du précipice était très impressionnant.
Après ce bel après-midi, nous avons à nouveau traversé la frontière depuis le Rainbow Bridge, en direction du Canada cette fois. Nous avons eu la bonne surprise de recevoir un tampon dans notre passeport !
Sur le chemin vers notre hôtel, nous avons traversé Clifton Hill, une rue pas comme les autres, aux airs de Las Vegas. Si les premières retranscriptions d’aventuriers sur les chutes remontent à 1678, c'est à partir du XIXème siècle qu'elles sont devenues une attraction touristique mondiale. Des hôtels furent construits et la promenade de Clifton Hill s'est progressivement développée.
Aujourd'hui, on y trouve des attractions en tout genre, et qui sont assez déroutantes, comme plusieurs casinos, une grande roue, des jeux d'arcades, des maisons hantées, des magasins fermant à 2h du matin, des fast foods... Les chutes du Niagara sont devenues le temple d'un tourisme que nous considérons comme d'un autre temps, mais qui continue d'attirer plus de 30 millions de personnes chaque année. Clifton Hill en est la quintessence. Pour nous, ce qui compte, c'est notre expérience avec les chutes ! N'étant pas du tout intéressés par ces attractions attrape-touristes, nous n'avons fait que traverser cette rue.
Pour notre dessert, nous avons goûté dans un parc, au coucher du soleil, à une "queue de castor". Je vous rassure, il s'agit en réalité d'une pâtisserie canadienne emblématique inventée par la franchise canadienne BeaverTails. Nous avons opté pour la version Hazel Amour, au Nutella, de cette pâtisserie de pâte frite étirée, ressemblant à une queue de castor.
Une fois la nuit tombée, les chutes ont été éclairées de toutes les couleurs. Un rituel depuis 1925 et un joli spectacle qui pour les redécouvrir sous un autre angle !
Nous en avons profité pour en apprendre plus sur quelques folles histoires qui entourent les chutes du Niagara. Par exemple, nous avons appris qu'une enseignante en mal d'argent et de notoriété s'était jetée dans les chutes, enfermée dans un tonneau, en 1901, lors d'une démonstration publique. Elle en est ressortie vivante, mais sa célébrité a peu duré. D'autres ont tenté "l'expérience" pour la gloire, ou pour des raisons plus sombres, et ne s'en sont pas sortis.
À 22h, nous avons pu admirer le feu d'artifice qui est tiré sur les chutes tous les soirs d'été pendant 5 minutes. Il n'y avait pas meilleure façon de clôturer cette journée sensationnelle !
Pour rentrer à notre hôtel, nous avons ensuite dû traverser la foule du côté de Clifton Hill et nous frayer un chemin parmi les centaines de touristes présents. Une frénésie qui nous a rappelé celle de Times Square, sans les écrans publicitaires.
Dimanche 28 juillet 2024 - 9h15 :
Après avoir quitté notre hôtel, nous avons petit-déjeuné dans l'un des nombreux Starbucks à proximité. L'occasion de commencer la journée en compagnie de l'une de nos boissons préférées : un Iced Peach Green Tea Lemonade.

Nous avons ensuite longé une derrière fois la promenade canadienne le long des chutes, sous un agréable soleil et le visage brumisé.
Il nous restait une dernière attraction à découvrir avant de repartir : Journey Behind The Falls. C'est une expérience unique dans des tunnels construits il y a plusieurs décennies au coeur des Horseshoe Falls. Au détour de trois tunnels situés à 38 m de profondeur, nous avons pu observer de très près l'arrière et l'un des côtés de la plus grande chute d'Amérique du Nord. Une sensation incomparable et elle aussi inoubliable !
En remontant à la surface, nous avons acheté quelques souvenirs dans la sympathique boutique du Table Rock Centre, qui est très bien aménagé. Nous avons pu ensuite y déjeuner avant de déjà devoir repartir en bus à l'aéroport de Toronto.
C'est ainsi que s'est achevé ce week-end express mais intense aux chutes du Niagara ! Le Covid nous avait empêché de les découvrir il y a 4 ans, mais aujourd'hui, c'est chose faite. Nous avons adoré notre expérience riche en sensations fortes sur place, car nous avons aussi su faire abstraction des aspects attrape-touristes de la zone.
Nous avons déjà hâte de revenir au Canada pour Thanksgiving en novembre ! Cette fois-ci, ce sera chez un couple d'amis, pour découvrir la ville de Montréal le temps d'un week-end prolongé.

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