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À la découverte de Valence, en Espagne, le temps d'un week-end

Fin septembre, je me suis rendu, le temps d'un week-end, à Valence, en Espagne. Berceau de la paella, la ville n'est pas le spot le plus touristique du pays, en comparaison de Barcelone, Madrid ou de l'Andalousie par exemple. Pourtant, elle regorge de pépites que j'ai adoré découvrir et que je vais désormais vous partager, entre architectures exceptionnelles, tapas savoureux et couleurs vibrantes de la céramique !


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Samedi 27 septembre 2025, 8h :

À l'approche de Valence en ce samedi matin, j'ai eu la chance de pouvoir contempler un sublime lever de soleil sur la Méditerranée depuis les airs. Notre avion a aussi survolé l'Albufera, le plus grand lac d'eau douce du pays, où l'on cultive une variété de riz qui est l'ingrédient star de la fameuse "paella valenciana".



Après avoir atterri, j'ai pu rejoindre en quelques minutes le centre-ville et débuter mon exploration à l'Estació del Nord (gare du nord). Ce chef d'oeuvre moderniste du début du XXème siècle est richement décoré de sublimes mosaïques de céramique colorées. L'édifice présente, à l'extérieur comme à l'intérieur, des détails inspirés de la culture de Valence. Les oranges (symboles de prospérité) s'y mêlent aux falleras (terres agricoles), aux barracas (maisons traditionnelles), ou encore à une faune et une flore foisonnantes.



Quelques centaines de mètres plus loin, j'ai atteint la place de l'Hôtel de ville. Le monument, de style néo-classique, est très imposant. Une chauve-souris trône au pied de sa tour de l'horloge. L'animal est l'emblème de Valence depuis que plusieurs légendes lui accordent un rôle dans différents moments clés de l'histoire de la cité.



Je me suis ensuite dirigé vers la vieille-ville, pour visiter la Lonja de la Seda. Il s'agit de l'ancienne Bourse de la soie où des négociants échangaient ce tissu précieux, produit dans la région, à partir du XVème siècle. Classé au patrimoine mondial de l'Unesco, l'édifice comporte un joli patio où sont plantés des orangers. À l'intérieur, on découvre une magnifique colonnade de style gothique dans la Salle de Commerce, ou encore un plafond à caissons en bois subliment décoré avec des dorures, dans une pièce du premier étage.



Juste en face se trouve le Mercado Central, une immense halle de style art nouveau, construite au début du XXème siècle et à l'architecture impressionnante avec son dôme de verre et ses céramiques. Je me suis régalé à arpenter ses nombreuses allées pour y goûter à différentes spécialités : jus de fruits frais, bocadillos au jambon ibérique, cornets de jambon ibérique, ou encore paella valenciana de chez A menjar. L'histoire de ce plat emblématique remonte au XVIème siècle, et la recette de Valence ne comprend pas de fruits de mer, mais du poulet, du lapin et différentes variétés d'haricots. Côté souvenirs, mention spéciale à la jolie boutique Atypical Valencia, qui propose notamment de belles illustrations dessinées par des artistes locaux.



Après avoir savouré ces délicieuses spécialités, j'ai poursuivi mon chemin du côté de la Plaça Redonda - à la forme toute particulière -, de l'imposant Campanario de l'église de Santa Catalina, et de la Plaça de la Reina. Cette place très animée est emblématique du dynamisme de la ville.



La Cathédrale de Valence s'y trouve en arrière-plan. Elle fut construite à partir du XIIIème siècle à l'emplacement d'un ancien temple romain qui devint plus tard une mosquée.



Ma partie préférée de la visite de l'édifice fut l'ascension des 207 marches du Miguelete, la tour-clocher de la Cathédrale, qui s'élève à 50 mètres du sol. La vue panoramique sur toute la ville et ses monuments emblématiques, dont on peut profiter à son sommet, est à couper le souffle !



Après avoir remis le pied à terre, j'ai traversé le charmant arc de la rue de la Barcella pour rejoindre la Place de la Vierge, qui offre un autre point de vue sur la Cathédrale. Un petit jardin adjacent à la place m'a permis de profiter d'une petite pause ombragée.



J'ai fait un autre arrêt à The Espanista, une belle boutique de souvenirs qui propose des créations d'artistes locaux à l'effigie de Valence et de ses traditions.



Puis, j'ai visité l'église de San Nicolás de Bari, surnommée la "chapelle Sixtine valencienne", en raison de ses impressionnantes fresques baroques qui couvrent sa voûte gothique. L'histoire de l'édifice est fascinante, car il était d'abord de style gothique, avant d'être transformé au XVIIème siècle grâce à ces peintures spectaculaires de style baroque. Je n'avais encore jamais vu ce croisement de styles sur les voutes d'une église !



Les fresques sont superbement mises en valeur toutes les heures par une nouvelle expérience de vidéomapping - "La Lumière de Saint Nicolas" - très réussie, qui m'a fait redécouvrir l'église sous un tout autre angle.



Ma promenade s'est poursuivie à travers les rues du quartier de Carmen, où j'ai croisé plusieurs points d'intérêt :

  • deux traces de l'ancienne muraille musulmane (mauresque) de Valence au Moyen Âge : le Portal de Valldigna et la Torre Islamica

  • la Casa de los gatos (maison des chats), créée en 2003 par un artiste-sculpteur de Valence pour offrir un refuge aux nombreux chats de rue de la ville. Elle rend aussi hommage aux félins éliminés en 1094 dans la ville par le pouvoir local, l'animal étant considéré à l'époque comme proche du diable.

  • la façade de l'abri anti-aérien de la rue Serranos, témoin de la guerre civile qui a déchiré l'Espagne entre 1936 et 1939. Pendant cette période, les républicains ont transféré la capitale de la République à Valence. La ville, qui subissait alors d'intenses bombardements, a dû construire une cinquantaine d'abris pour protéger la population. L'écriteau "refugio" (abri) que l'on peut toujours voir aujourd'hui sur plusieurs façades, est réalisé dans un style Art Déco devenu emblématique.



J'ai ensuite visité les Tours de Serranos, une porte fortifiée imposante qui faisait partie de l'ancienne muraille médiévale, bâtie au XIVème siècle. Ce symbole de Valence a aussi fait office de prison, et ses différentes terrasses offrent une vue imprenable sur la ville.



Il existe une autre porte fortifiée, plus à l'ouest : les Tours de Quart. Je n'ai pu la contempler que depuis la rue, car elle fait actuellement l'objet de travaux de restauration.



Avant de rentrer à mon hôtel, je me suis arrêté à La Postalera pour y acheter quelques souvenirs, eux aussi créés par des artistes de la région.



Le soir, je me suis régalé avec des tapas de chez Los Gómez, une institution de Valence, avant d'aller me balader dans la vieille-ville pour redécouvrir ses différents monuments éclairés de nuit. Les terrasses étaient remplies et j'ai beaucoup apprécié l'effervescence qui régnait dans les quartiers que j'ai traversés. J'ai aussi savouré une glace rafraîchissante de chez Puro sur la Plaça de la Reina. Une conclusion parfaite à cette première journée valencienne riche en visites, où j'en ai pris plein la vue et les papilles !



Dimanche 28 septembre 2025, 9h :

J'ai démarré la journée par un petit-déjeuner en terrasse chez Manolo Bakes. L'enseigne est connue en Espagne pour ses "manolitos", des petits croissants déclinés en version salée ou sucrée. J'ai opté pour ceux au jambon ibérique, accompagnés d'un bon jus d'oranges pressées.

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J'ai ensuite traversé une partie des jardins du Turia, qui est l'un des plus grands parcs naturels urbains du pays. Il s'étend sur 9 km qui longent le centre-ville de Valence, avec une succession d'installations sportives et culturelles, de ponts, et d'arbres fleuris (orangers, palmiers, rosiers...) Une balade très agréable dans un lieu qui ne ressemble en rien à ce qu'il était à l'origine. En effet, le tracé du parc suit l'ancien lit du Turia, un fleuve qui a été détourné après une grande crue qui a ravagé la ville en 1957. Ce n'est qu'en 1986 que ce parc fut aménagé.


Cette promenade m'a permis d'atteindre la célèbre Cité des Arts et des Sciences. Cet immense complexe a été construit entre 1998 et 2005, et comprend différents monuments que j'ai beaucoup apprécié découvrir, dont :

  • Le Palais des Arts Reina Sofia, en forme de bateau, et qui comprend plusieurs salles dédiées à l'art et à la musique ;

  • L'Hemisfèric, un cinéma numérique qui diffuse des films pédagogiques et dont la structure est en forme d'oeil ;

  • Le Musée des Sciences, qui comprend plusieurs expositions adaptées aux enfants sur des sujets très variés. Son architecture rappelle le squelette d'un dinosaure ;

  • Le Pont de l'Asut d'or, long de 180 mètres ;

  • L'Agora, un lieu qui propose des expositions, de la musique live, ou encore des projections ;

  • L'Umbracle, un magnifique jardin méditerranéen qui se trouve sur le toit d'un parking et qui fait la part belle à l'art contemporain.



Moi qui aime l'architecture, j'ai été servi ! Arpenter l'immense Cité des Arts et des Sciences dans ses moindres recoins, c'est être surpris par différentes perspectives originales sur ce chef d'oeuvre de l'architecte valencien Santiago Calatrava. Architecte qui est aussi à l'origine de la gare Oculus à New York, dans le quartier du World Trade Center. J'ai davantage été captivé par mon exploration du complexe que par ma visite des expositions en elles-mêmes.



En début d'après-midi, j'ai exploré le Cabanyal, un quartier de pêcheurs qui longe différentes plages de Valence. Il est notamment reconnu pour les superbes façades en céramique des nombreuses "baraques" qui s'y trouvent. Ce matériau est emblématique de l'histoire artisanale et industrielle de Valence, et il confère un charme tout particulier au Cabanyal.



J'ai apprécié me promener dans le quartier au détour des rues que je croisais, sans itinéraire précis, avant de longer les plages de Cabanyal et Las Arenas, jusqu'à atteindre le port de la ville. On y trouve l'Edificio del Reloj, un bâtiment de style néo-classique où siège l'autorité portuaire de Valence et qui est dominé par une tour de l'horloge directement inspirée de celle de la Gare de Lyon à Paris.



C'est donc face à la mer que s'est achevé mon week-end à Valence. Je ne m’attendais pas à autant apprécier la ville, qui fut un vrai coup de cœur. Elle déborde de trésors historiques et contemporains, d’une richesse architecturale et d’une douceur de vivre qui méritent largement d’être découvertes. J'en suis reparti avec de très bons souvenirs teintés des couleurs de la céramique, des délicieuses saveurs de la paella et de la beauté de ses monuments.


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