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Sous le ciel de Paris #12 - Les métiers d’art du Louvre et des Manufactures nationales

Pour débuter notre week-end des Journées du patrimoine 2025 à Paris, nous avons eu le privilège, avec Inès, de découvrir les métiers d'art qui font la fierté de notre pays, que ce soit dans les plus de 900 salles du Musée du Louvre ou dans les couloirs des palais de la République, grâce à l'action des Manufactures nationales.


Ce samedi matin, nous avons eu l'immense chance de pouvoir visiter, au sein d'un petit groupe, cinq des treize ateliers d'art du Louvre. Leur l'accès se faisait uniquement sur réservation. Dans les sous-sols méconnus et d'ordinaire inaccessibles qui longent la rue de Rivoli, Inès et moi avons rencontré les équipes peinture-décoration, montage de dessins, installation d'oeuvres d'art, éclairage, et enfin encadrement-dorure. Une opportunité unique d'en apprendre plus sur des métiers méconnus, comme celui de peintre-décorateur, de doreur ornemaniste, ou de sculpteur sur bois, essentiels pour la préservation et la valorisation des centaines de milliers d'oeuvres du Louvre.



Pendant cette martinée de visite, nous avons vu toute la minutie de ces professionnels, leur passion, et leur goût pour la transmission de savoir-faire anciens et d'excellence auprès de jeunes apprentis. Nous avons aussi essayé de poser une feuille d'or et appris des anecdotes passionnantes sur les coulisses du plus grand musée du monde. Saviez-vous par exemple que :

  • Le socle sur lequel repose la Vénus de Milo est réalisé en faux marbre (peinture sur bois) ;

  • Les peintres-décorateurs du Louvre fabriquent des fac-similés pour des pays en guerre, comme le Soudan, afin de préserver les oeuvres originales des pillages ;

  • Les oeuvres d'art graphique ne peuvent être exposées que 3 mois maximum, avant de reposer 5 ans dans le noir et à un taux d'humidité relative de 50% ;

  • Un "cadre climatique", intégrant parfois une puce, peut être fabriqué pour donner à une oeuvre le climat spécifique dont elle a besoin ;

  • Des voies de transport traversent les souterrains du Louvre, pour faciliter, entre autres, le déplacement des oeuvres ;

  • Une équipe de 16 personnes s'affaire, lorsque les galeries sont fermées au public, à déplacer les oeuvres à l'aide de poulies, d'échafaudages et de cordes, par exemple pour installer une nouvelle exposition ;

  • Les futures expositions sont intégralement codées en format numérique pour déterminer en amont leurs modalités d'éclairage sur un logiciel ;

  • Les sculpteurs sur bois qui fabriquent ou restaurent les cadres du musée utilisent une gamme de 80 outils ;

  • La colle de peau de lapin est indispensable pour poser la feuille d'or ;

  • Les doreurs ornemanistes continuent d'utiliser des techniques d'époque pour redorer des cadres qui ont perdu de leur éclat.


L'après-midi, nous sommes allés découvrir d'autres métiers d'art tout aussi indispensables du côté des sites parisiens des Manufactures nationales : la Manufacture des Gobelins, spécialisée dans la tapisserie, et le Mobilier national, "garde-meuble" de la République.


Nous avons d'abord été initiés au métier de lissier et aux savoir-faire de la manufacture, lors de démonstrations. Chacune des tapisseries nationales qui y sont créées, systématiquement à partir d'une oeuvre d'art contemporain, nécessite des années de travail et des millions de fils de laine. Nous avons eu la chance de voir en avant-première une partie d'un futur tapis, en cours de tissage depuis 2022, qui sera disposé dans le hall d'entrée du palais de l'Elysée. Trois lissiers travaillent actuellement sur cette oeuvre, qui a pour modèle "Triade", une création de Nicolas Aubagnac aux couleurs de la République et qui en reprend la devise.



Puis, nous avons pu visiter le siège du Mobilier national, en traversant sa cour d'honneur, recouverte d'un tapis rouge - utilisé au palais de l'Elysée -, qui avait été déployé pour l'occasion. L'histoire de cette institution remonte à 1663, lorsque le roi Louis XIV ordonne l'institution du "Garde-Meuble de la Couronne". Aujourd'hui, ses 26 métiers d'art sont en charge de la conservation, de la restauration, et de l'entretien de plus 100 000 objets mobiliers et oeuvres textiles destinés à l’ameublement des résidences présidentielles et des palais officiels (Sénat, Assemblée nationale, Matignon, ministères, ambassades...). Nous avons pu apercevoir une partie des collections dans plusieurs réserves, où l'on a croisé des bureaux d'anciens présidents de la République et ambassadeurs de France à Washington, mais aussi des trônes royaux ou du mobilier plus contemporain à destination des ministères. Cette visite était elle aussi passionnante. Nous avons pu nous plonger au coeur d'une institution méconnue, qui joue pourtant un rôle important dans la transmission et le rayonnement des savoir-faire de notre pays en France et à l'international.



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