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Stars, Stripes, and Souvenirs #19 - Un week-end au Far West

Pendant trois jours, nous sommes partis avec des amis à la conquête d’une partie du mythique Far West américain, dans les États du Dakota du Sud et du Wyoming. Pour tout savoir sur ce week-end inoubliable, c’est ici !


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Samedi 7 septembre 2024 - 05h30 :

Le soleil n’était pas encore levé lorsque nous avons retrouvé nos trois amis au Ronald Reagan Washington National Airport. Près de 6h de voyage nous attendaient désormais.


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Il n’y avait pas de vol direct pour la ville de Rapid City en Dakota du Sud. Nous avons donc dû d’abord prendre un vol jusqu’à Charlotte (Caroline du Nord), avant d’en prendre un second.



Le Dakota du Sud est un État situé au centre-ouest des États-Unis, dans la région semi-aride des Grandes Plaines. Nous avons ainsi traversé une vaste partie du pays en avion ! À l’approche de Rapid City, nous avons eu la chance de survoler le Badlands National Park et son magnifique relief accidenté, ainsi que des plaines qui s’étendaient à perte de vue. Cela ressemblait presque à des peintures géantes vues du ciel. En Dakota du Sud, il n’y a même pas 5 habitants au km2. Nous sommes très loin de la densité de population de New York !


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À lire « Just be you »


Quelques minutes plus tard, nous sommes arrivés au Rapid City Regional Airport. Après avoir récupéré notre voiture de location, nous sommes tout de suite allés déjeuner, car la faim nous gagnait. Notre dévolu s’est jeté sur Sickies Garage Burgers & Brews. C’est une chaîne de fast food spécialisée dans le burger et principalement présente dans le centre-ouest du pays. Dès l’entrée, nous avons été accueillis par de nombreux éléments rétros qui nous ont directement plongé dans l’ambiance !



Plus de 50 options de burgers étaient affichées sur la carte, y compris une avec un donut en guise de pain. C’était donc très difficile de faire un choix ! Si Inès a opté pour un burger au bacon et au bleu accompagné de waffle fries, j’ai choisi le « Fat Boy », un burger au bacon, à la confiture de bacon, et au fromage Pepper Jack. Il était accompagné de tater tots (des pommes de terre râpées et frites). Nous nous sommes tous régalés !


Une fois notre repas savouré, nous avons pris la route pour rejoindre le Badlands National Park, survolé quelques heures plus tôt. Pendant 1h15 de trajet, nous avons traversé d’immenses plaines et croisé peu de monde. Des paysages bien différents de ceux que nous avons pu voir aux États-Unis jusqu’à présent. Et nous n’étions pas au bout de nos surprises ! En effet, quelques minutes après notre entrée au nord-est du parc national, nous avons été subjugués par le panorama exceptionnel qui s’offrait à nous depuis le Big Badlands Overlook. Les photos parlent d’elles-mêmes :



Nous avons ensuite repris la voiture et suivi la Badlands Loop Road, la route scénique qui traverse le parc. Nous nous sommes rendus au Ben Reifel Visitor Center pour y acheter des souvenirs, remplir nos gourdes, et en apprendre plus sur les 980 km2 de paysages érodés des Badlands.



Depuis 1978, ils sont protégés sous le statut de parc national. Mais la formation des prairies, buttes, canyons, pinacles et flèches des Badlands remontent à 500 000 ans. À cette époque, l’eau a commencé à sculpter les différentes couches de sédiments (stries colorées) présentes depuis plus de 70 millions d’années. C’est ce phénomène d’érosion qui est à l’origine du paysage unique que l’on peut observer aujourd’hui. Quant au nom du parc, signifiant « mauvaises terres », ce sont des chasseurs français qui en furent à l'origine au XIXème siècle. Ce territoire difficile à traverser et manquant d’eau appartenait alors à la Nouvelle-France (comme la Louisiane).


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La région est aussi riche en sites paléontologiques, et de nombreux visiteurs trouvent régulièrement des fossiles dans le parc national. Le Visitor Center abrite d'ailleurs un Fossil Lab très intéressant, où il est possible d’échanger avec des paléontologues en train de restaurer des fossiles.



Après cette courte halte, nous avons suivi le Door Trailhead, une randonnée dont la première partie dure quelques minutes et se déroule le long de plateformes en bois. C’est à cet endroit que nous avons croisé deux tamias des Badlands, des petits rongeurs de la famille des écureuils.



La deuxième partie de la randonnée nous a permis de marcher à travers des canyons et des buttes. Un paysage lunaire - littéralement - qu’il était grandiose de parcourir !



À la fin du trail, nous sommes allés voir un autre point de vue en surplomb situé à côté du parking. La vue y était à couper le souffle ! On s’est rendu compte de la hauteur que pouvaient atteindre certaines formations rocheuses. C’est aussi à cet endroit que j’ai fait une belle glissade dans les graviers, qui m’a valu d’avoir un peu mal au pied gauche le reste du séjour. Rien de grave cependant !



Nous avons ensuite fait un arrêt au parking où débutait le Cliff Shelf Nature Trailhead. On a pu y observer une forêt de genévriers, très rare aux Badlands, et un superbe point de vue surplombant des plaines s’étirant à perte de vue.



En fin d’après-midi, au moment de la golden hour, nous avons traversé une bonne partie de la route scénique du parc. Les nuances de couleurs étaient multiples et le panorama qui s’offrait à nous était spectaculaire.



Pour contempler le coucher du soleil, nous avons trouvé par hasard un superbe spot au détour d’un virage. Je n’ai pas les mots pour décrire la beauté du paysage qui s’étalait devant nous. J’avais l’impression de me retrouver en surplomb des plaines d’Afrique que l’on voir dans les photos de safaris. Des instants que nous ne sommes tous pas prêts d’oublier !


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Juste avant de quitter le parc, nous avons croisé plusieurs biches au bord de la route, le soleil couchant en arrière plan. Les Badlands ont décidément été riches en magnifiques surprises jusqu’au bout ! Avant de les découvrir cet après-midi, nous ne pensions pas avec Inès que nous allions être aussi impressionnés. Pendant quelques heures, nous avons réellement eu l’impression d’être dans un autre monde. Ce parc national méconnu est un véritable joyaux. Et nous avons eu le privilège d’en profiter.


Dimanche 8 septembre 2024 - 10h30 :

Après une nuit dans un hôtel de bord de route très convenable, nous avons pris la route pour le Custer State Park.



À l’approche de notre destination, les plaines infinies se sont progressivement effacées pour laisser place aux Black Hill Mountains et à leur végétation bien plus foisonnante. Un contraste saisissant ! Observées à une certaine distance, ces montagnes recouvertes de forêts paraissent sombres. Considérées sacrées par la tribu amérindienne des Lakotas, les Black Hill Mountains ont aussi été le théâtre de la ruée vers l’or à la fin du XIXème siècle.



Le Custer State Park, dans lequel nous avons passé toute la matinée, est le plus ancien State Park de Dakota du Sud. Il est réputé pour sa Wildlife Loop Road, une route panoramique de près de 30 km qui traverse des prairies et des forêts. Elle est un lieu d’observation idéal de la vie sauvage de l’Ouest américain, et notamment des bisons. Nous en avons croisé quelques dizaines, ainsi que des chiens de prairie et un âne sauvage.



Parcourir la Wildlife Loop Road était une expérience très sympathique ! C’est donc ici que nous aurons vu nos premiers bisons, animal emblématique d’Amérique du nord très présent dans cette région toute l’année. Nous avons ensuite déjeuné au Dockside Grill, au centre du parc, où nous y avons savouré nos burgers et salades au bord d’un agréable lac.



En début d’après-midi, nous avons repris la route pour nous rendre au mythique Mount Rushmore National Memorial. Aperçu dans de nombreux films et véritable emblème des États-Unis, le Mont Rushmore fut une visite inoubliable. Lorsque l’on est arrivé sur le site, on a d'abord traversé une impressionnante « avenue des drapeaux ». Elle fut installée en 1976 pour célébrer les 200 ans de la fondation du pays, et regroupe les 56 drapeaux des États et des territoires des États-Unis, ainsi que du District de Columbia. Ils sont classés par ordre alphabétique, et pour chacun, une mention de la date de leur admission dans l’Union est indiquée sur une plaque.



Nous avons ensuite observé l’intégralité du mémorial depuis une terrasse panoramique. Cela nous a procuré une émotion toute particulière. Il était presque difficile de réaliser que nous faisions face à cette sculpture imposante connue dans le monde entier.


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Juste en dessous de la Grand View Terrace, un musée intéressant retraçait l’histoire et la signification des lieux. Le Mont Rushmore a été sculpté entre 1927 et 1941 par Gutzon Borglum et son fils, Lincoln Borglum. La version actuelle est en réalité la neuvième version de la conception originale, car Borglum a dû adapter ses plans à plusieurs reprises en raison de contraintes techniques et financières. Initialement, il avait imaginé des sculptures plus complètes des présidents, incluant leurs corps, mais a finalement réalisé uniquement leurs visages. Les quatre présidents représentés sont George Washington, Thomas Jefferson, Theodore Roosevelt et Abraham Lincoln, choisis pour symboliser respectivement la naissance, l'expansion, le développement économique et la préservation des États-Unis.


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Gutzon Borglum, influencé par ses études en France et des sculpteurs comme Auguste Rodin, a utilisé des méthodes innovantes, comme la dynamite, pour sculpter cette œuvre monumentale. Cependant, Borglum est décédé en 1941 avant de la voir achevée, et c'est son fils qui a supervisé les dernières étapes de la construction. La réalisation du monument a duré 14 ans. Il est devenu un symbole emblématique de l'histoire américaine. Un symbole controversé pour les amérindiens, car sculpté dans une montagne sacrée pour les Lakotas. L’oeuvre a donc suscité des critiques pour avoir profané des terres autochtones sacrées. Ce monument est ainsi souvent perçu comme un symbole du colonialisme et du non-respect des traités entre les peuples autochtones et les États-Unis.



Après notre passage au musée, nous avons parcouru une partie du Presidential Trail pour nous rendre au pied du monument et découvrir quelques perspectives originales sur les visages présidentiels.


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À la sortie du mémorial, lorsque nous avons repris la route cette fois en direction de notre Airbnb, nous avons croisé une « Trump Shop » vendant des produits à l'effigie de Donald Trump. Le Dakota du Sud est en effet un État très conservateur, largement acquis au candidat républicain et ancien président Trump.



Un peu plus d’une heure de route plus tard, nous sommes arrivés dans la belle bourgade de Lead, fondée à la fin du XIXème siècle en tant que ville minière, notamment pour l'extraction d'or. Avec Inès, nous avions très envie de nous balader dans la rue principale, alors que la lumière du jour commençait à décliner. Lors de notre promenade, nous avions véritablement l’impression d’être dans un film. Nous avons pu admirer l’architecture typique des vieux bâtiments de Lead, quelques murals représentant l’histoire de la région, mais aussi des biches s’approchant des habitations. Nous avons aussi été impressionnés par un point de vue caché sur une ancienne mine. Jusqu’à sa fermeture en 2002, elle était la plus grande mine d’or de l’Hémisphère Nord et la plus profonde des États-Unis avec ses 2 440 mètres.



Nous avons passé la soirée dans la petite - mais néanmoins célèbre - ville voisine de Deadwood. Elle est notamment connue pour son passé de ville minière durant la ruée vers l'or à la fin du XIXe siècle, mais aussi pour ses personnages légendaires comme Wild Bill Hickok et Calamity Jane, qui ont contribué à son atmosphère Far West. Aujourd'hui, Deadwood est une destination touristique populaire, avec ses casinos omniprésents, ses reconstitutions historiques et ses attractions liées à son patrimoine unique.



Pour le dîner, nous avons savouré de délicieuses pièces de viande à Mavericks, avant de s’essayer au casino de l’établissement (où j'ai gagné 15$ !), puis de visiter le mythique bar Saloon 10. Une véritable plongée dans le temps qui a clôturé à la perfection cette deuxième journée du road trip !


Lundi 9 septembre 2024 - 8h :

Pour bien commencer la journée, nous sommes allés petit-déjeuner dans un café très apprécié des habitants et des visiteurs de Lead, du nom de Lotus Up. Nous y avons savouré en terrasse de bons bagels, dont un avec du pain au basilic et à la tomate séchée pour Inès, mais aussi un caramel roll. Il s’agit de la pâtisserie phare - et imposante - de l’établissement, qui mêle coulis au caramel, pain perdu et noix de pécan. Un régal !



Nous avons ensuite quitté le Dakota du Sud pour l’État voisin du Wyoming, afin de nous approcher de l’emblématique Devils Tower, ultime étape de notre périple. À son approche, j’ai été tout de suite fasciné par cette formation géologique unique qui s’est soudainement dressée dans le paysage, solitaire et majestueuse. La route qui menait à la tour serpentait à travers des plaines verdoyantes et des collines, créant un contraste saisissant avec cette imposante colonne de roche volcanique. C’est comme si elle avait été placée là par une force bien plus grande que nous. J’ai aussi été subjugué à la vision de la terre rouge qui entourait la tour, et qui ajoutait une dimension encore plus spectaculaire au paysage. Elle rappelait les terres arides et sauvages de certaines régions d'Afrique ou d'Australie.


La Devils Tower est le premier "National Monument" classé par le président Theodore Roosevelt en 1906


Le nom "Devils Tower" trouve son origine dans une mauvaise interprétation. Les colons européens ont traduit le nom autochtone en "Tour du Diable", bien que les peuples natifs considéraient cet endroit comme sacré, et non maléfique. Pour les Lakotas, cette montagne est un lieu spirituel. Autour de la base de la tour, on pouvait voir des morceaux de tissu colorés attachés aux arbres. Ces rubans sont des offrandes, des prières laissées par les autochtones qui viennent honorer leurs défunts en ce lieu sacré.



Il est possible d’en faire le tour à pied en parcourant le Tower Trail, un sentier de 2 km qui offrait des vues époustouflantes sur les parois striées de la tour et la forêt environnante. À chaque pas, la tour semblait changer de forme, révélant de nouvelles facettes. On pouvait aussi apercevoir de courageux grimpeurs tenter d’escalader en plusieurs heures la Devils Tower.



Sa formation remonte à des millions d'années, et ce qui est fascinant, c'est que la majeure partie de ce monument, qui s'élève aujourd'hui à environ 386 mètres de haut depuis sa base, était autrefois enfouie sous la surface du sol. Le niveau du terrain environnant dépassait largement la hauteur de la tour telle qu'on la voit actuellement, ce qui est difficile à imaginer. C'est l'érosion continue au fil des millénaires qui a progressivement mis à nu cette structure volcanique, révélant ses colonnes de magma hexagonales presque parfaites, qui sont les plus larges du monde. La Devils Tower est si impressionnante qu'elle a inspiré de nombreux artistes, y compris Steven Spielberg, qui l'a choisie comme lieu emblématique dans son film "Rencontres du troisième type". En la voyant en personne, on comprend mieux pourquoi cette montagne, avec son aura mystérieuse, a capturé l'imagination de tant de visiteurs à travers les siècles !


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C'est ainsi que s'est achevé notre premier voyage dans le Grand Ouest américain, une aventure qui restera gravée dans nos mémoires. Chaque étape nous a offert des souvenirs inoubliables, des paysages grandioses aux lieux chargés d'histoire et à l’aura unique. Nous avons eu l'impression de découvrir un tout autre visage des États-Unis, une facette plus sauvage et authentique. Nous avons hâte de poursuivre notre exploration de ce pays fascinant, qui parvient toujours à nous surprendre !

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