Until next time...
- J'irai où tu iras
- 15 mai
- 7 min de lecture
"Until next time"', ou plutôt "À la prochaine" en français, sont les premiers mots qui nous viennent, alors que nous quittons Washington et les États-Unis aujourd’hui. À l’heure où je publie ces lignes, nous nous apprêtons à prendre une dernière fois la direction du Dulles International Airport (IAD), accompagnés d’un cortège de valises bien remplies. Il est donc l'heure pour nous de dresser le bilan de notre seconde expatriation dans la capitale américaine, si différente de la première !

Nous avons redécouvert Washington
Nous pensions bien connaître la capitale américaine grâce à nos 8 mois passés à y étudier entre août 2019 et avril 2020. Quand nous y repensons maintenant, un sourire nous vient, tant nous avons davantage exploré et découvert de nouvelles facettes de Washington ces deux dernières années. Le Covid a notamment apporté son lot de changements, comme de multiples pistes cyclables qui traversent désormais la ville - très empruntées par Inès -, mais aussi la fermeture d'adresses que nous apprécions, et l'ouverture de nouvelles qui ont pu nous ravir.
Nous avons par exemple adoré apprendre que la mythique chaîne new-yorkaise Levain Bakery avait ouvert une boutique à Georgetown. Leurs délicieux cookies nous auront accompagné très souvent ! Nous avons aussi retrouvé avec plaisir les fondamentaux de Washington : le National Mall, le Capitole, le quartier de Georgetown, Foxhall Village - notre lieu de vie, comme il y a presque 6 ans -, le Cherry Blossom, les musées du Smithsonian (National Portrait Gallery, National Gallery of Art...), ou encore des restaurants comme Jaleo et Supra, qui ont continué de régaler nos papilles.
Ce qui a surtout marqué notre seconde expatriation à Washington, ce sont toutes ces nouvelles adresses que nous avons découvertes, souvent en compagnie de nos proches venus nous rendre visite, ou de nouvelles relations nouées sur place.
Côté food : River Club, The Grill, L'Ardente, Moon Rabbit, Lucky Buns, 7th Street, Tatte, Immigrant Food, Moonracker, Teaism, Astro Doughnuts, Sfloglina, Namak, The Hamilton, Unconventional Diner, ou encore Andy's Pizza.
Côté visites : les jardins de la Maison Blanche, Zoolights, The People's House, le Rock Creek Park, des rooftops, l'Around the World Embassy Tour, la visite de Dupont Circle sur le thème de l'espionnage, les quartiers d'Adams Morgan, The Wharf et Logan Circle, les jardins de Dumbarton Oaks, le Kreeger Museum, le Planet Word, l'International Spy Museum (pour ma part), l'East Potomac Mini Golf, ou encore le Ford's Theatre.
(J'en oublie sans doute !)
On a aussi eu la chance d'admirer à deux reprises la capitale recouverte d'un épais manteau blanc !
C’est donc un autre Washington qui s’est offert à nous. Plus intime, plus quotidien, plus vivant. Cette fois-ci, on a vraiment pris le temps d’explorer la ville bien au-delà de ses incontournables. On a arpenté ses quartiers, ses marchés, ses sentiers, ses restaurants, ses musées moins connus, ses coins plus secrets... Et, petit à petit, on s’est pleinement sentis chez nous, plus connectés que jamais à cette capitale qui est bien plus qu'une ville-musée.
Nous avons davantage été immergés dans la culture américaine
Jamais nous n’avions été aussi immergés dans la culture américaine, et ce, sous toutes ses formes. En sortant davantage de Washington, on a découvert des pans plus ruraux du pays, entre petites villes que l'on voit dans les films, grandes plaines et routes bordées d’églises, de stations-service rétro et de diners. Nous pouvons dire que nous avons vécu des expériences typiquement américaines : rodéos, concerts de musique live à Nashville, festival de barbecue géant à Washington, coucher de soleil à Santa Monica à Los Angeles, rencontres avec des bisons dans le Dakota du Sud et des aigles à tête blanche près de Washington, célébrations d'Halloween, du 4 juillet et de Friendsgiving... C’est tout cela, et bien plus, qui a nourri notre année d’une vraie saveur américaine.
Côté gastronomie, on a goûté aux classiques du Sud comme les grits, des mets cajuns, le poulet épicé de Nashville, des crab cakes et du mac and cheese au homard typiques de la cuisine Mid-Atlantic, la key lime pie de Key West, sans oublier l’omniprésente cuisine mexicaine qui reflète aussi l’histoire migratoire du pays.
L'Amérique s'est aussi davantage installée dans nos assiettes au quotidien. On a réussi à rendre gourmands les choux de Bruxelles en les rôtissant, et on a utilisé à foison des épices cajuns ou des « rubs » (marinades sèches) pour viandes. Nous avons adopté les tater tots comme accompagnement régressif, ou encore goûté au maïs décliné à toutes les sauces — en purée, en tortilla, en bouillie, en soupe ou tout simplement grillé. Sans oublier les bagels du petit-déjeuner, aux saveurs infinies, ou la tarte flambée au bacon.
Notre immersion s’est également faite dans nos échanges du quotidien — notamment au bureau, avec mes collègues américains. Grâce à eux, j’ai plongé dans un monde de références culturelles, de memes, de séries et films cultes, de souvenirs d’université, de fêtes religieuses ou de débats sociétaux. J'ai aussi pu expérimenter certains aspects de la culture de travail à l'américaine.
Nous n’avons jamais autant voyagé, en visitant 4 pays et traversant 13 États
Les grands voyageurs que nous sommes ont battu tous leurs records ces deux dernières années. La mentalité "expat" a positivement influencé notre soif d'aventure et de découverte du pays et de ses voisins. Au total, nous nous sommes rendus dans 4 pays différents : les États-Unis, bien sûr, mais aussi le Canada, le Mexique et le Costa Rica. Ces destinations nous ont permis de vivre des expériences inoubliables, qu'il est difficile de lister tant elles furent nombreuses. Pour en citer quelques unes : nos baignades dans la lagune de Bacalar et les canaux mayas de Sian Ka'an au Mexique, la visite de Québec et des chutes du Niagara au Canada, ou encore notre rencontre avec un quetzal resplendissant à Monteverde au Costa Rica. Ces voyages sont autant de souvenirs, de couleurs, de paysages, d'expériences culinaires et culturelles que nous ramenons avec nous en France.
Aux États-Unis, comme ma gourde aux multiples stickers en témoigne, nous avons traversé ensemble 13 États (14 pour Inès), aux quatre coins du pays : le Maryland, la Virginie, la Virginie-Occidentale, la Pennsylvanie, l'État de New York, le New Jersey, la Floride, le Tennessee, le Texas (pour Inès), le Dakota du Sud, le Wyoming, l'Arizona, le Nevada et la Californie. Ces États sont autant de nuances du pays que nous avons pris beaucoup de plaisir à découvrir au gré de nos périples. Ce que nous avons aussi apprécié, c'est de réaliser qu'après seulement 2h de route ou d'avion dans n'importe quelle direction, nous pouvions nous retrouver dans un endroit très différent de notre vie à Washington. Un rappel que ce qui obnubile la capitale américaine est souvent très éloigné de l'esprit des américains vivant dans d'autres régions des États-Unis.
Pouvoir autant voyager ces deux dernières années a été une chance, mais aussi la plus belle des récompenses de nos efforts. Nous avons hâte de continuer d'explorer le monde et de toujours faire grimper, dans les années à venir, notre compteur des États visités aux États-Unis !
Nous avons vécu une élection et une transition présidentielle historiques
Nous avons aussi été les témoins, à notre échelle, d'une élection présidentielle américaine historique, marquée par des rebondissements que même les meilleurs scénaristes n’auraient osé imaginer. Du retrait surprise de Joe Biden à la candidature express de Kamala Harris, en passant par deux tentatives d’assassinat visant Donald Trump, cette campagne 2024 a bouleversé les codes et rythmé notre quotidien à Washington.
Entre nos road trips en Virginie et dans le Dakota du Sud, nos passages à la Trump Tower à New York ou encore le meeting de Kamala Harris au pied de la Maison Blanche auquel j’ai assisté, nous avons pu observer la manière dont l’élection s’infiltrait dans de nombreux recoins de la vie américaine. Des yard signs politiques aux slogans parfois mordants, en passant par le merchandising omniprésent (jusque dans les friandises pour chiens), la campagne s’est invitée dans la rue, dans les boutiques, au bureau, et même dans les décorations d’Halloween. Nous nous souvenons de la tension palpable à l’approche du scrutin, perceptible jusque dans les barrières dressées autour de la Maison Blanche ou les vitrines barricadées sur Pennsylvania Avenue.
Quant aux cérémonies organisées pour l'Inauguration du président Trump le 20 janvier, rien ne s'est passé comme prévu en raison des températures glaciales. La transition présidentielle a donc elle aussi été riche en rebondissements ! Vivre toutes les étapes de cette élection a été une expérience unique que nous ne sommes pas prêts d'oublier. Nous pouvons dire : "on y était".
En conclusion, nous avons appris à mieux nous connaître
Au terme de cette belle parenthèse américaine, nous rentrons en France plus en phase que jamais — avec nous-mêmes, avec nos métiers, et avec une ville qui, peu à peu, est devenue un véritable repère. Cette expérience nous a appris l’adaptabilité, la patience parfois, et une foule de choses sur nous, sur les autres et sur la vie à l’étranger. On a appris à nous intégrer davantage dans un environnement que l'on pensait déjà connaître, à voyager autrement, à composer avec les imprévus et à naviguer dans des processus administratifs parfois déconcertants.
L’expatriation, on y a encore plus pris goût ! Nous savons déjà que nous voudrons repartir vivre à l'étranger, mais pas tout de suite, car nous voulons profiter quelques années de Paris, de la France, et de la proximité avec nos proches.
Si cette aventure à Washington s'achève aujourd'hui, la gratitude prend le dessus sur la nostalgie, car nous sommes convaincus qu'elle ne s'arrête pas définitivement, et qu'un jour ou l'autre, nous reviendrons vivre de très belles choses ici.
Until next time, donc !
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