Mérida : la capitale haute en couleurs du Yucatán
- J'irai où tu iras
- 12 déc. 2023
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 déc. 2023

Mardi 5 décembre 2023 - 14h30 :
C’est en début d’après-midi que nous avons quitté Bacalar pour nous rendre à Mérida, la capitale de l’état du Yucatán. Changement d’état au programme donc (et de fuseau horaire), après 5h de trajet en bus. En chemin, nous n’avons croisé que très peu d’habitations et nous avons traversé une jungle qui s’étendait à perte de vue.

En arrivant à destination, nous avons acheté nos billets de bus pour nous rendre aux ruines mayas d’Uxmal le lendemain. Le terminal de bus de Mérida est vaste et très moderne. C’est une véritable gare où l’on trouve tous les services nécessaires. Des bus provenant de toute la région s’y croisent chaque jour.

Nous sommes ensuite allés nous installer à notre logement, un B&B plein de charme tenu par Claudia : Nuik Casa Tropical.
Pour le dîner, nous nous sommes rendus à Picheta, un restaurant situé sur la place centrale de la ville et qui abrite un rooftop très agréable. Nous avons pu goûter à de la cuisine fusion entre l’Italie et le Yucatán, avec en entrée un yucasotto (manioc préparé façon risotto avec des lardons et de l’edam, un fromage très populaire ici). Pour le plat, nous avons opté pour des raviolis farcis à la ricotta et à la longaniza de Valladolid (saucisse épicée typique de la région).
Pour la première fois de notre séjour, la qualité du service n’était pas équivalente à celle de la nourriture. Nous avons cependant beaucoup apprécié la vue sur la grande place illuminée de nuit, la cathédrale et le palais municipal.
Avant de rentrer à notre hébergement, nous sommes allés voir les illuminations de Noël de la place principale de Mérida. Une crèche géante y était installée en son centre.
Mercredi 6 décembre 2023 - 8h :
En nous réveillant, nous avons pu réaliser à quel point notre logement était une véritable oasis dans la ville. C’est dans ce cadre apaisant que nous avons pris notre petit-déjeuner.
Puis, nous avons pris le chemin du terminal de bus pour monter dans celui qui nous emmènera aux ruines mayas d’Uxmal. Pour s’y rendre depuis Mérida, un bus de la compagnie Sur part à 9h. Il faut le savoir en amont, car il n’est affiché nulle part.

Le bus était complet ce matin et des passagers ont dû rester debout pendant 1h30. Certains sont descendus ou sont montés dans le bus en plein milieu de la route, dans des arrêts très isolés.

C’est au bord de la route, à quelques minutes à pied de l’entrée des ruines, que nous avons été déposés.
Une fois nos tickets récupérés, nous avons pu entrer dans le site. Nous avons été impressionnés d’emblée lorsque nous avons vu progressivement se dessiner devant nos yeux le Templo del Adivino (« temple du devin »). Haute de 37m, pour 80m de long et 55m de large, cette pyramide est, avec le Chichén Itzá, l'une des plus importantes structures mayas, surmontée d'un temple. Jusqu'à avant la pandémie, il était possible d'y monter, comme pour d'autres monuments du site. La structure a connu 5 étapes constructives à différentes époques (entre le VIème et le Xème siècles).

Quadrilatère des nonnes, temple des tortues, terrain de jeu de balle maya, Grande Pyramide (30m de haut, 80 de long), Palais du Gouverneur, maison des Iguanes, Quadrilatère des oiseaux... Autant d'édifices magnifiques et bien conservés à contempler au détour de la visite des ruines d'Uxmal.
Elles sont emblématiques de l'architecture Puuc, caractérisée par des bâtiments allongés et très décorés avec des pierres sculptées (en opposition au style de l'est, plus minimaliste, comme à Tulum). On y trouve de nombreux détails comme des masques du dieu de la pluie Chaac (enjeu de l'accès à l'eau pour les mayas du site, qui n'avaient pas accès ici à des cenotes), des formes géométriques complexes, des glyphes de Vénus, des symboles de fertilité avec des lerpents, des guacamayas (l'oiseau emblême du dieu soleil), des huttes mayas, ou encore des jaguars. Certains considèrent le style Puuc comme le "baroque maya".
Uxmal était autrefois une des principales villes de la région, avec ses près de 25 000 habitants répartis sur une superficie de 37,5 km carrés. Fondée au VIème siècle, la cité a été abandonnée à partir du XIème siècle pour des raisons encore difficiles à établir.
Le tout dans un cadre apaisant, avec peu de touristes, et encerclé par une jungle. C'était très intéressant d'en apprendre plus sur l'histoire de ces différentes structures à l'architecture impressionnante.

Pour rentrer à Mérida, il n'y avait pas de bus avant plusieurs heures. Nous ne souhaitions pas déjeuner sur place, car l'offre de restauration n'était pas du tout attirante. Nous devions donc rentrer par nos propres moyens. Nous sommes alors revenus au bord de la route principale, quasi déserte, dans l'espoir d'y trouver un taxi. Que nenni! Pas de taxi à l'horizon. Deux touristes mexicains étaient dans la même situation que nous, et étaient en train d'attendre un taxi qui devaient arriver dans 20 minutes. L'objectif était de le prendre ensemble. Malheureusement, il était déjà à moitié plein lorsqu'il est arrivé. Nous avons donc dû attendre le taxi suivant 30 minutes plus tard, dans lequel est aussi monté une autre touriste. Il nous a déposé à une quinzaine de kilomètres de là, dans le village de Muna.
De Muna, nous avons pu immédiatement prendre un colectivo pour Mérida. Il s'agit de mini-vans partagés très populaires chez les locaux, qui partent vers leur destination une fois qu'ils sont pleins. C'est un mode de transport peu onéreux et omniprésent en Amérique centrale et en Amérique latine. Tout ce périple nous a fait ressentir un parfum de Pékin Express qui nous a beaucoup plu, en tant que grand fans de l'émission !
Une fois arrivés à Mérida, nous sommes allés manger à La Kombucheria, un restaurant proposant une cuisine mexicaine uniquement végétarienne. Nous avons goûté à un "ceviche" de légumes et à des flautas (tortillas frites) de courges locales. Le repas parfait pour nous remettre de nos aventures !
Nous nous sommes ensuite baladés en ville jusqu'à rejoindre notre hôtel. Nous avons croisé en chemin une vie locale bouillonnante, des marchés locaux et de belles églises.

En fin d'après-midi, nous nous sommes détendus dans la piscine de notre logement. C'était très agréable de pouvoir en profiter.

Le soir, nous avons dîné au restaurant MUGY (Museo de la gastronomía yucateca), qui se consacre à faire découvrir la richesse et la diversité de la cuisine du Yucatán dans ses plats. C'est l'aspect "capitale gastronomique" de Mérida que nous avons alors découvert. On a pu goûter à un assortiment de différentes spécialités locales. Au menu : longaniza de Valladolid, cochinita (plat traditionnel au porc issu du métissage entre la cuisine maya et la cuisine espagnole), relleno negro (dinde plongée dans une sauce noire), ou encore pavo en escabeche (dinde marinée). Le tout accompagné de tortillas pour les déguster sous forme de tacos. On a beaucoup apprécié pouvoir tester ces différents plats, dans le joli patio du restaurant.
Pour le dessert, nous avons savouré une bonne glace de chez Pola en marchant dans la rue.

Jeudi 7 décembre 2023 - 10h :
Après notre petit-déjeuner, nous nous sommes rendus sur la place principale de Mérida, pour voir de jour les nombreux monuments qui l'entourent. Son parc est le coeur battant de la ville, où de nombreux habitants se réunissent à toute heure de la journée. Nous avons d'abord vu le palais municipal et la Casa de Montejo, dont la façade comporte de nombreux symboles de la domination des colons espagnols sur les mayas. Elle appartenait à la famille de conquistadors la plus importante de l'histoire de la région, qui a aussi fondé Mérida.
L'occasion d'en apprendre plus sur la fondation de Mérida. Elle remonte à 1542, moment où les colons espagnols ont détruit l'ancienne cité maya de T'Hó. C'est autour de la place centrale de la ville qu'ils ont bâti les monuments à l'architecture coloniale que l'on peut observer aujourd'hui. C'est par exemple le cas du Palacio de Gobierno, siège du gouvernement du Yucatán, qui abrite dans sa cour deux imposantes peintures murales de Fernando Castro Pacheco. Elles retraçent l'histoire de la domination des mayas par les espagnols.
Nous sommes aussi entrés dans la Catedral de San Idelfonso, seconde cathédrale la plus ancienne des Amériques, construite à partir des pierres d'un ancien temple maya, par des mayas eux-mêmes sous l'ordre des espagnols.
Il est très agréable de se promener au détour du dédale de rues, très animées et parfois un peu chaotiques, de Mérida. La ville a conservé son architecture coloniale de l'époque, entre églises, façades colorées, jolis parcs et petites habitations typiques.
Dans le centre, on trouve quelques belles boutiques qu'il est sympathique de découvrir, comme Amerindio Hombre, Calor Amor, et Basicsociedad. On s'est aussi acheté du bon chocolat mexicain, fabriqué à partir d'ingrédients locaux, chez Ki'Xocolatl, où l'on a découvert des saveurs originales comme celles aux tortillas de maïs, aux baies roses ou au piment.
Un peu plus loin, nous avons remonté le Paseo de Montejo, une artère majeure de Mérida dont la construction s'est inspirée de celle des Champs-Elysées à Paris. On y trouve d'impressionnantes demeures qui appartenaient à de riches habitants au XIXème siècle. Elles sont autant de témoins de la prospérité de Mérida à cette époque, qui reposait principalement sur le commerce de la fibre d'henequen, utilisée pour fabriquer des cordes et des ficelles. C'est encore le cas aujourd'hui, puisqu'on peut toujours acheter des vêtements et des chaussures à base de cet élement en ville.
On s'est arrêté en chemin à la Casa T´HŌ Concept House, un ensemble de 10 boutiques magnifiques proposant toute une gamme de produits de luxe, dans une ancienne demeure du XIXème siècle.
Puis, nous avons fait un stop dans une autre belle boutique de l'avenue, Happening, pour y acheter quelques souvenirs.

Avant de repartir chercher nos affaires à l'hôtel et de dire au revoir à Claudia, nous avons contemplé le superbe Monumento a la Patria, sculpté en 1956. Ce monument, très identifié par les habitants de la ville, comporte près de 300 figures qui retraçent l'histoire du pays depuis sa fondation.

Le temps commençait à nous manquer, tellement nous avons apprécié flâner dans le centre de Mérida toute la matinée. Il était donc l'heure pour nous de filer au terminal de bus pour nous rendre à Valladolid, 4ème et dernière étape de notre voyage au Mexique.
Nous avons adoré arpenter la vibrante Mérida. Nous y reviendrons sans aucun doute lors d'un prochain séjour dans la région, car la ville et ses alentours ont encore beaucoup à offrir !

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