Tulum : les multiples facettes d’une destination phare de la Riviera Maya
- J'irai où tu iras
- 5 déc. 2023
- 8 min de lecture
Dernière mise à jour : 12 déc. 2023

Jeudi 30 novembre 2023 - 04h30 :
C’est très tôt ce matin que nous avons pris la direction de l’aéroport BWI (Baltimore-Washington International), première étape de notre voyage tant désiré (et reporté) pour la Riviera Maya et le Yucatan à l’est du Mexique.
Seules 3h30 de vol nous séparaient de l’aéroport international de Cancun. Quelle chance nous avons de pouvoir atteindre l’Amérique centrale aussi rapidement qu'un TGV Paris-Marseille !
Une fois les contrôles de douane effectués et nos passeports tamponnés, nous avons dû traverser un hall bardé d’hôtesses d’accueil et d'agences touristiques. Le rappel que Cancun, et plus largement la Riviera Maya, sont des hauts lieux du tourisme,notamment chez les américains et les canadiens.
Avant de prendre notre bus pour Tulum, nous avons mangé quelques tacos dans un bar en extérieur du terminal. Le réflexe de nombreux touristes, ici, est de s’y rendre pour siroter le premier verre du séjour, en écoutant de la musique électro. L’esprit Cancun !
Les près de 3h de bus ont été ponctuées par un arrêt à Playa del Carmen, autre destination phare de la Riviera Maya. En chemin, nous avons croisé les entrées de nombreux resorts, toutes aussi impressionnantes les unes que les autres. Une pluie tropicale intense s’est aussi abattue quelques minutes avant notre arrivée à Tulum. En effet, notre voyage ici se déroule à la frontière entre la fin de la saison des pluies et le début de la saison sèche.

Une fois arrivés au terminal de bus du centre de Tulum, nous avons pris un taxi pour rejoindre notre hôtel. L’occasion de nous frotter pour la première fois aux tarifs excessifs des taxis de la ville, réputés pour être parmi les plus chers au monde. Au vu de certaines distances entre les points d’intérêt, comme vous pouvez le voir sur cette carte, ils restent plus confortables que l’alternative vélo.

Notre hébergement pour les 3 prochaines nuits, le Copal Tulum Hotel, était situé dans l’Aldea Zama. Il s’agit d’une communauté résidentielle et hôtelière privée et sécurisée au développement récent. Elle est séparée du centre par le quartier de « the Invasion ». Occupé depuis plusieurs années par des squatteurs qui y ont bâti des logements plus ou moins salubres, ainsi que par quelques dealers, la zone était autrefois un terrain public non utilisé. Ce phénomène « d’invasion » est fréquent au Mexique et génère de nombreuses tensions violentes avec les autorités.
Une fois nos affaires installées dans notre très belle et confortable chambre, nous avons profité des superbes extérieurs de l’hôtel, baignés dans une nature tropicale quasi préservée. Un havre de paix qui nous a fait beaucoup de bien après cette journée de voyage !
Le soir, nous avons dîné au restaurant de l’hôtel, le Copal Gastro Bar. Au menu : un délicieux ceviche accompagné de chips de yuca (manioc), deux virgin mojitos et des chips tortillas avec un guacamole maison. Un délice, le tout dans un cadre intimiste et romantique !
Vendredi 1er décembre 2023 - 08h30 :
Nous avons petit-déjeuné ce matin au bord de la piscine de notre hôtel, bercés par le calme des lieux et le chant des oiseaux. Inès a opté pour une omelette jambon-fromage et moi pour un bagel au saumon, avec des smoothies frais. Il faisait déjà bien chaud en ce début de journée et l’humidité était tropicale !

Ensuite, nous sommes partis dans le centre de Tulum pour faire un peu de shopping dans quelques belles boutiques de déco (World by Hand), de vêtements (Nosotros Boutique), de produits alimentaires (Woolis Foodie Market) et de souvenirs locaux (Mixik et Mexikarte).
Notre tour du centre terminé, Marco-Antonio, notre guide pour notre excursion avec l'agence Mexico Kan Tours dans la réserve de Sian Ka’an, nous a récupéré à notre hôtel. Nous avons alors eu la bonne surprise de découvrir que nous ne serions que deux. Nous venions donc d’embarquer pour un tour privé privilégié !
Après une demi-heure de route, nous avons traversé une forêt tropicale menant au point de départ de l’excursion. La réserve de biosphère de Sian Ka’an (« entrée du ciel » en langue maya), d’une immense superficie de 528 000 hectares, est classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Sa biodiversité est tout aussi exceptionnelle, avec ses plus de 300 espèces d’oiseaux qui profitent d’écosystèmes très différents : cenotes, mangroves, forêt tropicale, lagons, marais, récifs de coraux.
C’est sur un sentier au cœur d’une forêt tropicale bordée de marécages qu’a débuté notre après-midi à Sian Ka’an. Marco-Antonio nous a fait profiter de ses nombreuses connaissances de la faune et de la flore locale, rendant la balade passionnante.
Le chemin débouchait sur la zone archéologique maya de Muyil. Je me souviendrai longtemps de l’émotion ressentie lorsque j’ai entraperçu mon premier temple maya en plein milieu de cette forêt tropicale.
Occupée entre le IVème siècle avant J.C. et le XIIIème après J.C., la cité de Muyil fut un important centre religieux et commercial maya. C’est aussi un des rares sites archéologiques de la région à se trouver au bord d’une lagune côtière. Les édifices y étaient peu imposants car le sol sur lequel ils furent construits est très malléable. Pouvoir explorer des ruines mayas au cœur d'une forêt tropicale nous a procuré une adrénaline d’explorateurs à la Indiana Jones ! Le site connaît d’ailleurs toujours des travaux de restauration qui visent à redonner leurs formes d’origines à certains édifices abandonnés depuis des siècles.

Cette exploration nous ayant bien creusé l’appétit, Marco-Antonio nous a emmené à Chunyaxche, un restaurant de fast-food locale au bord de la route proche des ruines. Nous y avons découvert « l’Agua de Jamaica », une boisson à base de thé glacé et d’hibiscus qui accompagne les déjeuners des mexicains. Nous nous sommes aussi régalés avec des tacos au poulet et des quesadillas. Le cadre était très agréable, car nous mangions dans une petite cour fleurie avec une jolie fontaine.
Ce bon repas avalé, nous sommes retournés aux abords de la laguna Chunyaxche dans la réserve pour entamer notre tour en lancha. Nous avons d’abord traversé cette première lagune, où nous avons pu apercevoir une magnifique végétation luxuriante aux alentours.
Puis, nous avons emprunté un canal creusé autrefois par les mayas pour connecter les lagunes côtières entre elles, jusqu’à la mer des Caraïbes, et ainsi faciliter le commerce maritime. On a pu observer un écosystème différent, mêlant marais, mangrove et plaine. La couleur de l’eau s’approchait du vert émeraude.
Est venue ensuite notre partie préférée de l’excursion : près de 45 minutes de flottaison dans un ancien canal maya, où nous étions littéralement seuls au monde avec notre guide. Un moment suspendu et de plénitude qui restera longtemps gravé dans nos mémoires !
Pour retourner à notre lancha après avoir flotté le long d’une partie du canal (qui rejoint une autre lagune côtière au bord de la mer), nous avons marché sur des planches entourées de plaines s’étalant à perte de vue. Perdus au beau milieu de cette nature préservée, cette balade a prolongé notre sentiment d’être seuls au monde. Marco-Antonio nous a également montré des ruines mayas qui semblaient être un ancien péage au bord du canal. On a aussi croisé un bébé crocodile qui se reposait à quelques centimètres de nous.
Sur le trajet retour, notre capitaine nous a fait plaisir en accélérant à plusieurs reprises. Sensations fortes garanties, notamment lorsque nous avons retraversé le premier canal maya à toute allure !
Cet après-midi à Sian Ka’an, où nous n’avons quasiment pas croisé d’autres touristes, était exceptionnelle et pleine de découvertes. Pour un futur passage dans la région, nous avons très envie d’explorer la partie maritime de la réserve. Nous pourrons ainsi approcher ses récifs, qui font partie de la deuxième plus grande barrière de corail au monde. Une suite logique après l’Australie l’année dernière !
En rentrant à notre hôtel, nous avons contemplé le coucher du soleil les pieds dans la piscine du rooftop. Un bon moment de détente pour se remettre de nos émotions de l’après-midi.
Nous avons dîné au restaurant Tu. Nous nous sommes régalés avec des tacos que l’on a moins l’habitude de goûter (bœuf et cactus / mix de légumes grillés), et de délicieux ceviche très parfumés.
Lorsque nous sommes sortis du restaurant pour se balader le long de l’avenue principale du centre de Tulum, nous avons été attirés par un bruit de fanfare. Il s’agissait d’une parade lançant les festivités de Noël en ville, en ce 1er décembre. Nous avons pu récupérer quelques snacks typiquement mexicains et quasiment tous assaisonnés au piment. On s’est dit qu’on les testerai (avec parcimonie) pendant le reste du voyage. Il y avait même un village de Noël à côté de la parade. Notre soirée a alors pris une autre tournure, avec ce combo détonnant entre ambiance de musique électro et magie de Noël sous les tropiques !
Samedi 2 décembre 2023 - 9h30 :
Après le petit-déjeuner, nous nous sommes dirigés vers les ruines de Tulum. À notre arrivée, nous avons été stoppés par une averse tropicale intense, mais brève. Nos billets récupérés et le soleil revenu, nous avons pu entrer dans la zone archéologique.
Les vestiges mayas qu’on y trouve sont les restes de l'ancienne cité portuaire de Tulum fondée au VIème siècle et habitée jusqu’au XVIème siècle. Elle a joué un rôle religieux, administratif et commercial majeur pour la civilisation maya dans la région. Certains habitants des environs y pratiquaient des offrandes jusqu’au début du XXème siècle. L’arrivée des touristes a mis fin à cette coutume. Ce qui nous a d’abord frappé en déambulant entre les ruines, c’est la végétation luxuriante qui sublime les lieux.
En s’approchant d’El Castillo, édifice qui servait autrefois de phare pour les bateaux marchands et de tour d’observation, nous avons été subjugués par la vue sur la mer des Caraïbes et ses eaux turquoises. C’est ce qui rend ce lieu à la fois si unique et si vulnérable à l’érosion. En effet, il était auparavant possible de se baigner depuis les plages situées au pied des ruines pour se rafraîchir, mais ce n’est pour l’heure plus le cas.
Apres notre visite, et pour fuir la chaleur, nous nous sommes dirigés vers Ziggys, notre beach club pour le reste de la journée. Il est situé dans l’enfilade de beach clubs, restaurants et hôtels qui bordent la mer des Caraïbes le long de la zone hôtelière. À tel point qu’il n’existe aujourd’hui plus qu’une infime poignée de spots publics pour avoir accès à la mer. Ce dernier a été largement privatisé.

Notre guide de la veille nous racontait qu’en 2001, il n’existait que quelques bungalows dans cette zone, et que les locaux étaient encore nombreux à en profiter. On y trouvait une longue étendue de sable blanc bordée d’une forêt vierge et de mangroves. Cette époque est désormais révolue. Tulum a connu un développement touristique exponentiel et chaotique (au détriment de l’environnement), depuis le début des années 2010. Cet essor a été porté par la popularité d’Instagram. Érigée en paradis bohème et écochic pour les instagrameurs et les digital nomads, Tulum est une ville à la réalité bien plus contrastée. Après Cancun et Playa del Carmen, elle suit la tendance de la massification touristique de la Riviera Maya, aux conséquences à la fois bénéfiques et néfastes localement. L’émergence des « tuluminatis », des influenceurs au style bohème qui fréquentent les établissements les plus luxueux de Tulum, tout en consommant parfois de la drogue, en est une autre illustration.
Nous avons été très bien accueillis dans notre beach club, puis installés dans un confortable beach bed face à la mer des Caraïbes. Tout l’après-midi, nous avons pu profiter des nombreuses joies du lieu : snacks et cocktails savoureux, farniente, baignades très appréciables et service aux petits soins. Nous n’avons pas regretté notre choix d’établissement ! Un petit coin de paradis qui se distingue à mon sens d’autres beach clubs plus « bling bling » de la zone.
En fin d’après-midi, nous avons descendu le reste de l’avenue de la plage. Sur le chemin, nous avons pu redécouvrir le style de déco bohème-écochic "typique" de Tulum. L’espace est tellement occupé qu’il n’est même plus possible d’y apercevoir la mer.
Nous sommes ensuite rentrés à notre hôtel pour nous reposer dans la piscine et profiter du confort du room service.

Dimanche 3 décembre 2023 - 11h30 :
Pour clôturer notre dernière matinée à Tulum, nous avons décidé de bruncher au Botanica Garden Café, une très bonne adresse du centre.
Après avoir tous les deux savouré un délicieux plateau de fruits frais, Inès a opté pour une pizza aux aubergines et un pain au chocolat (appelé chocolatine ici !). J’ai aussi fait le choix de cette viennoiserie, mais également d’une tartine au saumon et au fromage frais. Le tout accompagné de jus faits maison : concombre-menthe-citron pour Inès et hibiscus-rose-romarin pour moi. Nous nous sommes régalés, tout en appréciant le cadre ombragé et végétal de l’établissement, ainsi que de la live music d’un artiste local.

Il était ensuite temps pour nous, après quelques dernières emplettes, de prendre notre bus en début d’après-midi pour Bacalar, seconde étape de notre voyage. Ce séjour nous a fait le plus grand bien, et nous a donné l’impression d’y avoir passé une semaine, et non 3 jours. Nous avons ainsi quitté Tulum avec la forte envie d’y revenir, pour notamment encore plus profiter de la mer des Caraïbes et pour découvrir d’autres recoins de la sublime réserve de Sian Ka’an. Affaire à suivre !




































































































































































































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