Week-end marin autour de Saint-Malo
- J'irai où tu iras
- 2 avr. 2023
- 8 min de lecture
Dernière mise à jour : 18 août 2023

Vendredi 24 mars 2023 - 10h :
C'est reparti pour un nouveau week-end en France, et cette fois-ci la destination est bretonne. Cap vers la cité corsaire, Saint-Malo et ses environs en ce vendredi matin. Nos affaires déposées à notre hôtel, Le Nouveau Monde (ça ne s'invente pas !), nous nous sommes empressés d'aller rejoindre à pied la ville intramuros, entourée de ses célèbres remparts.
Il nous fallait pour cela longer la digue de la plage du Sillon. Nous fûmes cependant surpris de découvrir des vagues impressionnantes retomber au-dessus de la digue et des brise-lames. En effet, et sans le savoir, nous nous sommes rendus à Saint-Malo le dernier jour des célèbres grandes marées, qui sont une véritable attraction pour les curieux. Un spectacle saisissant et impressionnant à contempler ! Ce phénomène naturel, lié aux plus grandes marées d'Europe, ne se produit que quelques jours dans l'année.
Nous sommes ensuite entrés dans la ville intramuros, par la porte Saint-Vincent qui jouxte le château de la duchesse Anne. Comme à Étretat, nous avons voulu découvrir la ville au travers d'un escape game en extérieur. Ce fut possible grâce à Breizh Escape. Notre objectif était de retrouver un trésor, non pas avec une tablette cette fois, mais avec des pochettes cadenassées à ouvrir au fur et à mesure. Nous avons beaucoup apprécié passer notre fin de matinée à arpenter le coeur historique de la cité corsaire, et à résoudre des énigmes qui nous ont donné, pour certaines, du fil à retordre ! Mais heureusement, le trésor a été retrouvé... L'occasion aussi d'en apprendre plus, de manière ludique, sur l'histoire de Saint-Malo. La ville fut d'abord le témoin de conflits entre les rois de France et les ducs de Bretagne, puis contre les Anglais.
Ses remparts furent progressivement renforcés à partir du XIIème siècle, et des forts (fort national, forts des îlots du Grand Bé et du Petit Bé...), furent construits aux alentours par Vauban sur ordre du roi Louis XIV au XVIIème siècle. L'objectif était de défendre la cité, carrefour du commerce maritime florissant avec la colonisation des Amériques, face à une éventuelle invasion anglaise. Les armateurs, ainsi que les corsaires qui harcelaient par temps de guerre les marines marchandes et militaires, faisaient alors la réputation de Saint-Malo. Elle perdurera des siècles durant, jusqu'à faire de la ville un haut lieu du tourisme balnéaire aujourd'hui.
Cette chasse au trésor nous ayant bien entamé l'appétit, nous sommes allés déjeuner dans l'une des crêperies authentiques les plus connues de la ville, La Brigantine. Nous nous y sommes régalés, avec pour ma part une galette nordique et une crêpe Belle-Hélène, et pour Inès une galette complète avec des oignons confits au cidre et une crêpe Suzette en dessert.
Après notre déjeuner, nous nous sommes baladés le long d'une partie des près de 2km de remparts, ainsi que sur la jetée de la Môle des Noires, aux parfums de bout du monde. L'occasion de prendre du recul pour encore mieux contempler l'architecture typique de Saint-Malo intramuros.
Puis, nous avons dû nous abriter quelques minutes sous un porche pour laisser passer une averse, avant de nous rendre sur l'îlot du Grand Bé. Il n'est uniquement accessible que pendant quelques heures à marée basse, et il accueille la tombe de Chateaubriand, célèbre auteur natif de la ville, nichée face à la mer et au gré du vent, conformément à ses dernières volontés. Sur le chemin, nous avons croisé un très bel arc-en-ciel.
À peine repartis de l'îlot, il s'est de nouveau mis à pleuvoir très fort, avec de violentes bourrasques. Preuve que dans une même journée en Bretagne, on peut vivre différentes météos ! Après s'être abrités à nouveau entre les remparts, nous sommes repartis à notre hôtel à pied, en longeant la plage du Sillon et le Fort national, visibles cette fois-ci à marée basse. La météo changeante nous a permis d'avoir la chance de croiser un deuxième arc-en-ciel !
Notre chambre récupérée, nous sommes ensuite partis nous détendre aux Thermes marins de Saint-Malo et leur parcours "Aquatonic". Un moment de balnéothérapie très agréable en cette fin d'après-midi !
Le soir, nous avons dîné au restaurant de notre hôtel, Les 7 mers. Le repas était raffiné et délicieux, le tout avec une superbe vue mer et à nouveau, nous avons pu observer les grandes marées, cette fois de nuit. Au menu : vapeur de noix de Saint-Jacques aux algues et légumes, couronne de Saint-Jacques et foie gras poêlé, dodine de poularde de Bresse et sa purée de pommes de terre à l'estragon, plateau de fromages affinés et beurre de la maison Bordier, et finger parfait citron. Un régal, avec un service aux petits soins !

Samedi 25 mars 2023 - 8h15 :

Après avoir savouré un très bon petit-déjeuner face à la mer, nous avons pris un bus pour nous rendre vers notre destination du jour : le Mont Saint-Michel, située cette fois en Normandie, au grand dam des bretons !

Une fois arrivé au parking du mont, il nous fallait encore l'atteindre. Deux options pour cela : s'y rendre à pied (30min de marche), ou alors emprunter une navette gratuite (les "passeurs"). Nous avons retenu cette deuxième option car nous n'avions pas beaucoup de temps sur place. Même si c'était la deuxième fois que je m'y rendais, la première fois étant quand j'avais l'âge de 11 ans, j'ai été subjugué par la beauté de ce lieu unique au monde.
Nous avons décidé de ne pas monter jusqu'à l'Abbaye par la rue principale, mais plutôt d'emprunter des chemins de traverse pour y parvenir, à l'écart dans le village, loin des touristes et des adresses attrape-touristes. Nous avons alors pu profiter des lieux en toute quiétude, et s'attarder devant les différents points de vue sur la baie et les toits de la commune. Son origine remonte au Xème siècle, où une communauté de Bénédictins s'y est établie et y a fait construire, au sommet de ce mont granitique, une première église. À la même époque, un bourg commençait à se développer en contrebas pour accueillir les premiers pèlerins.
Une fois arrivés au sommet du mont, nous avons entamé notre visite de l'Abbaye, qui surplombe la baie et le village. Ce joyaux architectural est le fruit de plusieurs siècles de travaux. L'église d'origine était devenue au XIème siècle trop petite pour accueillir les pèlerins toujours plus nombreux. Les bâtisseurs de l'époque ont alors accompli une véritable prouesse architecturale : ils ont édifié quatre cryptes tout autour de la pointe du rocher, puis ils y ont bâti une grande église abbatiale. Au XIIIème siècle, grâce à une donation du roi de France, l'ensemble gothique de la Merveille fut construit. Il est formé de deux bâtiments de trois étages, couronnés par le cloître et le réfectoire des moines. Après la Révolution française, et pendant plus d'un siècle, les moines ont dû abandonner l’Abbaye, qui était devenue une prison d’État. Jusqu’en 1863, 14 000 prisonniers furent incarcérés dans cette « Bastille des Mers », où toute tentative d'évasion était rendue impossible par les marées et les sables mouvants. Ce n'est qu'à partir du XXème siècle que les lieux ont pu être réinvestis par les pèlerins et une nouvelle communauté religieuse.
Après avoir exploré chaque recoin de ce magnifique édifice, nous sommes allés acheter un snack à manger sur les remparts, face à la baie (non, nous n'avons pas cédé aux sirènes touristiques de la Mère Poulard !). Nous nous sommes ensuite baladés le long des fortifications qui encerclent le mont depuis des siècles. Ces remparts ont été bâtis à partir du XIVème siècle pour protéger le mont des anglais pendant la guerre de Cent ans, avant d'être progressivement renforcés.
Après cette belle (re)découverte du Mont Saint-Michel, nous sommes rentrés en fin d'après-midi à Saint-Malo. L'occasion de faire quelques emplettes dans les nombreuses bonnes adresses shopping et produits locaux que l'on compte dans la ville intramuros. Parmi celles qui ont fait notre bonheur : Biscuiterie La Trinitaine, Atelier Saint-Michel, épices Roellinger, Wood Deco & Cactus, La Maison du Sarrasin, Vent de Voyage ou encore Josette & Tic.
Le soir, nous avons profité d'un apéritif au bar de l'hôtel, en contemplant le coucher du soleil sur le Fort national et la plage du Sillon, sous des notes de piano. Puis, nous avons commandé asiatique chez Kin Di.

Dimanche 26 mars 2023 - 9h45 :
Une fois notre petit-déjeuner terminé, nous nous sommes dirigés vers la Porte de Dinan, au pied des remparts, pour emprunter un bateau taxi qui nous a emmené à Dinard. La traversée de la Rance, fleuve côtier qui sépare les deux communes, ne nous a pris que 10 minutes.
Après avoir débarqué à Dinard, nous avons emprunté une portion de la jolie Promenade du Clair de Lune. Elle a été aménagée dans les années 1920 par la municipalité pour rivaliser avec la Côte d'Azur et attirer davantage de touristes dans la station balnéaire. Cette promenade surplombe les rochers et offre de nombreux points de vue sur de belles villas d'époque qui font la renommée de la ville. On y trouve même une palmeraie achetée par la commune lors de l'Exposition coloniale de Paris, qui y a été plantée pour amener à Dinard de la végétation méditerranéenne.
Puis, nous nous sommes arrêtés quelques instants sur la plage de l'Ecluse, nichée entre la pointe de la Malouine à l'ouest et la pointe du Moulinet à l'est. C'est autour de cette grève que la station balnéaire de Dinard a pris forme au milieu du XIXème siècle. Dès la fin de ce siècle, la plage de l'Ecluse est devenue un repaire de l'aristocratie qui se prêtait aux bains de mer et aux plaisirs des casinos. On y trouve même une piscine artificielle, qui n'est pas sans rappeler celle de Bondi Beach à Sydney !
Après cette courte pause, nous nous sommes baladés le long de la pointe de la Malouine, qui correspond à un lotissement balnéaire de luxe construit à la fin du XIXème siècle sur un promontoire. Il était destiné à l'aristocratie qui aimait s'y retrouver. Les villas qui bordent la falaise, aujourd'hui pour la plupart classées comme monuments historiques de par leur architecture, sont très impressionnantes. C'est une autre promenade très agréable à arpenter en surplomb de la mer et des rochers à Dinard.
Nous avons ensuite déjeuné dans le centre-ville, au Oyster Club, qui se veut être un "bistro de la mer", avec des tapas de la mer à partager. La carte y change très régulièrement et elle ne propose que de bons produits frais et locaux. Nous avons pu profiter d'une éclaircie pour manger en terrasse et déguster un délicieux tarama maison, du saumon fumé sur son blini accompagné d'une crème d'Issigny citronnée, de noix de Saint-Jacques de plongée avec leur velouté au cresson, et de fingers d'araignées de Saint-Malo. Une très bonne adresse conviviale et aux mets savoureux !
Pour le dessert, avant de repartir pour Saint-Malo, nous nous sommes arrêtés à Vent de Vanille, une pâtisserie du groupe Roellinger spécialisée dans les glaces aux épices et le millefeuille à la vanille de Madagascar. Inès l'a testé et s'est régalée ! J'ai pour ma part opté pour un très bon mini flanc au chocolat. Nous avons savouré le tout au bord de la plage de l'Ecluse.

Il était déjà l'heure pour nous de rentrer dans la cité corsaire avec notre bateau-taxi. Nous avons pu cette fois profiter de la traversée sous un beau soleil.
Avant de repartir à l'hôtel récupérer nos affaires et de prendre notre train pour Paris, nous avons arpenté pour la dernière fois les remparts de Saint-Malo. Une très agréable manière de clôturer en beauté, et sous le soleil breton, ce week-end aux accents marins qui nous ont fait beaucoup de bien !
Et retrouvez aussi notre week-end en vidéo, dans ce superbe vlog préparé par Inès !
























































































































































































































































































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